Même le meilleur des réalisateurs n’aurait jamais imaginé tel scénario. Rennes, « loser » devant l’éternel, qui renverse le PSG, quadruple tenant du titre, et met fin à 48 ans de disette, plusieurs finales perdues et une réputation qui lui colle à la peau. Non, ce n’est pas une blague. Demain, les Rennais ne seront plus des losers. Grenier, Bensebaini, Sarr et les autres, qui n’étaient d’ailleurs pas nés lors de la dernière Coupe de France remportée par le club, en 1971, sont des héros. Au bout d’une séance de tirs au but irrespirable, Christopher Nkunku a envoyé son tir en tribune et 30 000 Bretons déchaînés ont crié toute leur joie, leur bonheur et leur incrédulité de remporter enfin un trophée.
A cet exercice des tirs-au-but, les deux internationaux sénégalais de Rennes, Mbaye Niang et Ismaila Sarr, ont réussi leurs tentatives respectives, tandis que le troisième, Abdoulaye Diallo, était resté sur le banc.
Deux heures plus tôt, le Stade de France était loin s’imaginer que le 101e finale de la Coupe de France se jouerait sur des détails, à une heure où, les autres années, le PSG avait déjà sabré, et bu, le champagne. Tout avait commencé un peu comme d’habitude : un PSG en mode finale, et un match qu’on pensait plier au bout de vingt minutes.
Le premier but est un bijou : un corner parfait de Neymar que Dani Alves, seul à l’extérieur de la surface, envoya dans la lucarne droite de Tomas Koubek d’une volée tendue (7e). Le PSG n’avait franchement pas envie de rigoler, et sans le grand gardien tchèque, chanceux devant Neymar (2e) et décisif face à Alves (10e) et Mbappé (13e), Rennes aurait pu encaisser quelques buts.
Sur le deuxième but, Koubek ne peut rien : le lob de Neymar, après un contre express et une perte de balle d’Hatem Ben Arfa, est parfait (22e). On croyait les Rennais éreintés, mais non, pas du tout. La révolte a commencé par quelques coups, de l’agacement, et un sauvetage de Da Silva devant Neymar (31e). Puis Kimpembe a détourné dans son but un centre d’Hamari Traoré (38e), et tout a été relancé.
Malgré les énormes occasions de Mbappé (45e) et Alves (45e+2) avant la pause, les Bretons n’ont pas rompu, dans un moment où la vague parisienne revenait incessamment. Au terme d’une excellente entame de seconde période – un rush de Bourigeaud (58e), un sauvetage de Dagba (65e) notamment -, Mexer a récompensé Rennes en catapultant un coup de tête dans la cage d’Areola.
La suite, on la connaît. Les Parisiens ont buté sur un mur – Neymar (69e, 92e), Mbappé (84e, 99e) et Cavani -103e), le champion du monde s’est fait expulser pour un très vilain geste, et Rennes a brisé la malédiction au bout de la nuit.
emedia
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