Le ministère des Finances et du Budget n’a pas mis du temps à répondre aux opposants Ousmane Sonko et Thierno Alassane Sall, qui ont évoqué des tensions de trésorerie auxquelles l’Etat du Sénégal ferait face. Le premier avait fait état d’un trou de 100 milliards FCFA dans le budget qui, dit-il, pourrait atteindre les 345 milliards FCFA, tandis que le second soutient que le pays va vers un ajustement structurel.
A travers un communiqué, le ministère des Finances et du Budget s’inscrit en faux contre les allégations des deux hommes politiques et donne ses chiffres. Lesquels sont « vérifiables au sein de ses services techniques, dans les livres de la BCEAO et auprès d’institutions internationales telles que le FMI. »
En guise d’explication à l’interpellation d’Ousmane Sonko, la Cellule de communication du ministère en charge du Budget affirme : « Il est clair qu’il a été enregistré au premier trimestre 2019 un ralentissement de l’activité économique dû à l’élection présidentielle et qui s’est traduit par des moins-values de recettes budgétaires de 18,7 milliards de FCFA puisque comparativement à l’objectif de 529,8 milliards de FCFA, les recettes budgétaires cumulées à fin mars 2019 se sont chiffrées à 511,2 milliards de FCFA », lit-on dans le communiqué de presse reçu par Emedia.sn.
« Pour ce qui est des dépenses, sur les prévisions de la Loi de Finances Initiale (LFI) 2019 d’un montant de 4 104 milliards de FCFA incluant les reports de crédits de 2018 sur 2019, l’exécution a porté au premier trimestre 2019 sur un montant de 1 217,6 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 29,7% », mentionne-t-on dans le document. S’agissant de la situation de trésorerie, les disponibilités vérifiables auprès de la BCEAO démontrent à suffisance que le Sénégal dispose de capacités éprouvées pour payer à bonne date ses salaires, sa dette et assurer l’exécution correcte des autres postes budgétaires du fonctionnement et de l’investissement.
Dans un tel contexte, note-t-on, parler d’ajustement structurel revient à méconnaître les raisons économiques tendant à la mise en œuvre d’une telle politique et portant sur un déséquilibre externe et un déséquilibre interne ainsi qu’un endettement insoutenable. « Le Sénégal continue à aligner des taux de croissance économique significatifs (plus de 6% successivement pendant 5 ans), une diminution continue de son déficit budgétaire (objectif maintenu à 3% en 2019), une faible inflation et une baisse du déficit du compte des transactions courantes ; un profil de pays à faible risque de surendettement notamment, grâce au faible coût de sa dette, à dominante concessionnelle, avec une maturité moyenne élevée. Les récentes notations des Agences Moody’s et Standard & Poor confirment l’excellente qualité de la signature du Sénégal. »
avec emedia