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Lutte contre les mutilations génitales et le mariage d’enfants : Dakar sonne la mobilisation

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L’Afrique se mobilise contre les mutilations génitales et le mariage d’enfants. Signe de cette mobilisation, le Sénégal abrite à partir de ce dimanche, 16 juin, et ce pour trois (3) jours, le 1er Sommet africain sur les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants, au King Fahd Palace. Les participants sont venus de différents pays, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Burkina Faso, du Kenya, de l’Ouganda, du Nigéria, des Etats-Unis, entre autres pays. Il s’agit d’une initiative conjointe avec la République de la Gambie, représentée, à l’occasion, par sa vice-présidente, Isatou Touray. Ce, en partenariat avec différentes organisations dont l’ONG ’’Safe Hands for Girls’’, ONU femmes, la Banque mondiale, entre autres, pour l’éradication de ces pratiques. Religieux et chefs traditionnels sont également impliqués.

Le thème retenu est : « L’action humanitaire en Afrique – Les droits de l’enfant d’abord », à l’occasion de la journée consacrée, le 16 juin, à l’enfant africain, en commémoration au massacre des enfants de Soweto, qui a abouti à l’accélération de la fin du système inique de l’apartheid.

Mettre fin aux pratiques

« Nous venons de loin, fixe Aminata Touré, la présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), représentant le chef de l’Etat, Macky Sall.

Qui aurait pu penser que ce type de forum pourrait se tenir ici ? La question était souvent taboue et discutée dans des cercles restreints. Aujourd’hui, c’est une question publique et nous avons l’engagement de tous les leaders, femmes, hommes et jeunes pour mettre aux pratiques, qui portent atteinte aux droits des femmes et des filles.

Un rendez-vous, précise-t-elle, qui « s’inscrit dans la perspective de l’agenda du développement universel à l’horizon 20-30 et l’agenda Afrique 20-63 ». Et, qui se tient, rappelle-t-elle, « après l’adoption en 2015, d’une position commune africaine assortie d’une campagne pour mettre fin aux mariages d’enfants et après la décision des chefs d’Etat africains prise en 2019 portant à renforcer l’engagement politique pour l’élimination des mutilations génitales en Afrique. Ces importantes résolutions prises au niveau de l’Union africaine (UA) ont régulièrement reçu l’appui des premières dames du continent dans le cadre de leur dynamique de soutien aux communautés et aux groupes vulnérables. Il apparait dès lors que la réunion de Dakar (pointe) des problématiques au cœur de l’agenda d’un développement du continent, et qui ont en commun de constituer des violations de droits humains consacrés par les différents instruments juridiques sans compter les conséquences négatives physiques et sociales qu’elles impliquent pour les femmes et les filles. »

Selon les estimations des organisateurs, 3 millions de fillettes sont excisées chaque année à travers le monde. En 2016, l’UNICEF avait recensé plus de 200 millions de femmes excisées à travers le monde. Sous ce rapport, déplore Aminata Touré, « nous sommes en face de pratiques génératrices de souffrances individuelles, familiales et mêmes communautaires, qui impactent sur la qualité de vie et l’expression citoyenne des victimes qui se trouvent ainsi totalement ou partiellement handicapées dans leur épanouissement. »

Selon elle, « à partir du moment où le constat est établi et les résolutions prises, le défi réside désormais dans la mise en œuvre d’un plan d’actions qui soit volontariste, réaliste et réalisable sur les échéances permettant d’atteindre les déterminants structurels des deux (2) fléaux en vue de leur éradication ». Avant de rappeler que « c’est ici à Dakar en 1994 lors de la 5e grande conférence régionale que les femmes africaines avaient adopté une position commune en direction de la conférence mondiale des femmes de 1995 avec l’adoption de la plateforme, en 12 domaines prioritaires, qui constitue encore le référentiel historique de l’agenda mondial pour la réalisation des droits des femmes ». « Together we are stronger », dope Isatou Touray, en anglais.

Le cri du cœur des jeunes filles
La parole est donnée aux jeunes filles. Farimata LO, 17 ans, élève en classe de première, est une des représentantes des enfants d’Afrique. A l’occasion, relève la jeune fille, « ce sommet se tient dans un contexte de recrudescence des violences faites aux enfants, aux femmes et aux filles. Les viols, abus sexuels et autres formes d’exploitations, nous font peur, et nous interpellent nos Etats sur l’adoption des lois ou leur application effective ». Avant de citer les causes liées, liste-t-elle, « à l’absence d’éducation à la vie sexuelle dans la sphère familiale, la méconnaissance des conséquences, la vulnérabilité des familles, l’absence ou l’insuffisance de sanctions à l’encontre des présumés auteurs à récidiver ». Poussant un véritable cri du cœur, Farimata LO lâche : « Nous sommes des enfants, nous voulons vivre notre enfance et être protégés contre les pratiques culturelles néfastes telles que les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants ».

Le soutien d’Eddy Kenzo
Autres recommandations, les jeunes filles réclament « de véritables actions visant à changer la vie de (leurs sœurs) du continent en agissant, en finançant et changeant les normes et les comportements sociaux ».
Dans leur lutte, elles ont des soutiens de taille comme celui d’Eddy Kenzo. S
emedia

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