Quelles explications donner aux habitudes dépensières au Sénégal, à l’occasion des grandes fêtes comme la Tabaski ? Amédoune Ba, enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, spécialisé dans les questions familiales et religieuses, y voit une volonté de se distinguer socialement dans un pays où on accorde beaucoup d’importance aux apparences sociales.
«Ce n’est pas seulement la fête en tant que telle. Il y a aussi un aspect social et qui est lié à la conception qu’on a de ce qu’est la fête de Tabaski. Donc, quand on voit sur les marchés des types d’achat qui n’ont rien à voir directement avec la Tabaski, par exemple des gens qui changent leurs matelas, leurs rideaux, leurs draps, des gens qui réparent toute la maison, qui changent des meubles, entre autres, c’est dire que les gens le prennent comme un élément de positionnement social, quelque chose qui permet aux autres de les apprécier. Ce qui fait que la Tabaski devient pour la communauté musulmane un moment de grande dépense».