La morgue de l’Hôpital Principal s’est révélée trop exigüe pour accueillir la foule venue rendre un dernier hommage au ministre d’Etat et président d’honneur du Pit, Amath Dansokho, décédé vendredi. A l’exception du président Macky Sall, absent du territoire Sénégalais, toute la République était venue dire « Adieu » à celui qu’on surnomme le « Mandela » du Sénégal.
Épouse, fils et filles, Parents proches, autorités religieuses et coutumières, ambassadeurs, camarades de partis, ont également pris part à cette cérémonie empreinte d’émotion et de tristesse. Ils sont tous été là, bravant le soleil ardent qui s’est pointé au zénith, pour honorer la mémoire du disparu.
L’ambiance est pesante. Visages crispés, les haut-parleurs distillent des versets du Coran. A 9H30, la musique de la fanfare de l’armée retentit pour annoncer l’arrivée du cercueil. Porté par six forces de défenses et de sécurité issues de corps différents (on leur reconnait par leur Képi), le cercueil, couvert par le drapeau national, est posé au milieu de l’assistance.
Le défunt, décrit comme un homme politique « courageux, loyal, sincère et combatif » a été élevé, à titre posthume, au rang de Commandeur de l’ordre national du mérite.
Le président de l’Assemblée nationale et représentant du président de la République n’a pas tari d’éloges à l’endroit du défunt qu’il a, rappelle-t-il, connu au lycée, à l’âge de 12 ans. Moustapha Niasse est revenu, de long en large, sur les débuts de compagnonnage entre Macky Sall et le défunt. Ce dernier, affirme-t-il « était un ami, un confident et loyal collaborateur du président Macky Sall qui a perdu un grand ami. Je suis témoin de leurs liens ».
Combattant intrépide
Poursuivant, Moustapha Niasse, très ému, souligne que Amath Dansokho n’est pas mort. Il est toujours parmi les vivants. « C’est son corps qui nous quitte. Son esprit survivra. La mort spirituelle n’existe pas. Il restera avec nous dans nos actions. Je peux dire qu’il était le meilleur de nous tous. Il est irremplaçable, il était une personne inégalée et inégalable. Il était loyal au vrai sens du terme. C’est lui qui nous a inspirés. Jamais il n’a reculé quand le danger était là. Il n’a jamais trahi personne. Il était un combattant intrépide à chaque fois qu’il s’agissait de défendre les libertés publiques », a témoigné Moustapha Niasse, un trémelos dans la voix. « Il s’est également évertué à promouvoir le génie humain en créant des espaces de pensée et d’actions entre tous les citoyens pour mener les luttes au profit de tous les citoyens. Il n’a jamais cherché ni argent, ni bien matériel. Nous avons insisté pour qu’il puisse construire une maison pour sa famille. C’est l’humanité toute entière qui perd un grand homme », ajoute le président de l’Assemblée nationale.
Amath Dansokho sera inhumé ce dimanche 25 août 2019 au cimetière Thiaka Ndiaye de Saint Louis. La prière mortuaire est prévue après le « Tisbar », à 14 heures.