Selon une enquête de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), le nombre d’emplois salariés est passé de 341 347 à 304 003 au deuxième trimestre 2020, soit une baisse de près de 11 %. Ce repli est causé par la crise sanitaire de la Covid-19.
On savait que la Covid-19 avait sérieusement touché le marché de l’emploi, notamment dans le secteur formel, hors administration publique. Il restait à mesurer l’ampleur des dégâts. L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) vient de nous en donner une idée. Au deuxième trimestre 2020, les pertes d’emplois salariés sont estimées à 37 344, selon l’Agence dans une étude dont elle vient de publier les résultats. « Le nombre moyen d’employés salariés recevant une rémunération de leur employeur dans le secteur moderne, hors administration publique, est estimé à 304 003 contre 341 347 à la même période de 2019, soit une baisse de 10,9 % », lit-on dans la note d’analyse trimestrielle de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (Eerh). Selon l’Ansd, cette évolution est en relation avec la diminution des effectifs dans la quasi-totalité des sous-secteurs, notamment ceux de l’hébergement et de la restauration, de la construction, des activités extractives, des activités de fabrication, du transport et entreposage et du commerce.
Cependant, la hausse du nombre moyen de salariés dans le secteur de l’information et de la communication a atténué cette baisse, d’après l’étude, alors que le fléchissement de l’effectif dans la construction est imputable à l’achèvement de certains gros chantiers. « Au titre des secteurs de l’hébergement et de la restauration, du transport et de l’entreposage ainsi que du commerce, les baisses enregistrées sont essentiellement liées aux mesures prises par l’État pour limiter la propagation de la nouvelle maladie à coronavirus. Sur le premier semestre 2020, le nombre moyen d’employés salariés dans le secteur moderne, hors administration publique, s’est contracté de 7,5 % par rapport à celui enregistré à la même période de 2019 », précise la note.
La masse salariale chute de 9,4 %
Moins de travailleurs, donc moins de rémunération. Avec la baisse du nombre moyen d’employés, la rémunération dans le secteur moderne s’est naturellement repliée de 9,4 % par rapport au deuxième trimestre 2019, souligne l’Ansd. En effet, selon les résultats de l’enquête, la masse salariale est ressortie à 306,3 milliards de FCfa au deuxième trimestre 2020 contre 338,0 milliards de FCfa un an plutôt. Cette évolution est consécutive à la baisse de la rémunération dans la quasi-totalité des sous-secteurs suite à la réduction de leurs nombres d’employés.
En ce qui concerne le nombre moyen d’heures travaillées par semaine, il s’est établi à 40,9 heures au deuxième trimestre 2020 contre 41,1 heures au même trimestre de l’année précédente, soit une diminution de 1,4 %. Cette situation s’explique, selon l’Ansd, par la réduction des heures moyennes hebdomadaires travaillées dans le secteur du commerce, de la construction, du transport et de l’entreposage, de l’hébergement et de la restauration, de l’information et de la communication ainsi que dans les activités spécialisées scientifiques et techniques.
Cependant, dans le secteur de la santé, il est noté un redressement de 29,8 % des heures hebdomadaires moyennes travaillées. Sur les six premiers mois de 2020, le nombre moyen d’heures travaillées par semaine a aussi régressé (-0,8 %) relativement à celui de la période correspondante de 2019.
Elhadji Ibrahima THIAM