Le directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso, a appelé, dimanche, à la « tolérance zéro » contre le non-respect des gestes barrières édictés par les autorités sanitaires sénégalaises en vue de stopper la propagation du Coronavirus dans le pays.
« Cette deuxième vague est déjà difficile avec le nombre de décès même si elle n’a pas encore atteint la première, mais il faut que nous fassions attention à ce que ça ne remonte pas puisque cela va être, après, très difficile à gérer. Si elle baisse, il faudra nous préparer à une troisième, une quatrième vague. Covid-19 sera encore là tant que la situation mondiale ne sera pas maîtrisée » a-t-il prévenu, dans l’émission « Objections » sur Sud Fm. Car, selon Dr Bousso, « la difficulté, devant la deuxième vague, qui s’est amorcée au mois de novembre dernier, réside dans la gestion des cas graves ».
« Aujourd’hui (l’émission est enregistrée samedi, ndlr) par exemple, nous avons eu 25 cas graves, lors de la première vague, nous étions à plus de 57 cas graves. Cela veut dire que nous n’avons pas encore atteint le pic de cas graves que nous avions », a souligné le directeur du Cous.
Toutefois, fait-il constater, le retard dans les consultations. «Nous avons, quand même, et ça je dois le reconnaître, des efforts à faire encore, dans la régulation, dans la coordination de pouvoir transférer assez rapidement les cas graves. Il y a des services de réanimation qui ont été allégés et qui avaient repris leurs activités normales », regrette l’urgentiste.
« Vaccin efficace »
A ce titre, le spécialiste est d’avis qu’« il va falloir augmenter la capacité des lits réservés Covid-19. Ce qui nous permettra de pouvoir continuer à prendre en charge les autres patients aussi graves qui continuent à arriver tous les jours ».
Dr Abdoulaye Bousso, qui est convaincu que la solution « définitive » au coronavirus passera par un « vaccin efficace », soutient qu’«il est important, aujourd’hui, que nous ressaisissions ».
Par ailleurs, en termes de contaminations lors des 14 derniers jours, il rappelle que Dakar caracole en tête du top 5, avec 800 cas, devant Saint-Louis, Matam, Thiès et Diourbel. « Mais, pour la deuxième vague, l’activité est plus virulente au Nord, entre Saint-Louis et Matam », a-t-il précisé.
Pour rappel, le Sénégal a enregistré, dimanche, 4 décès et 88 nouvelles infections sur un échantillon de 1356 tests effectués, soit un taux de positivité de 6,49%, selon le dernier bilan des services du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Salla GUEYE