Des milliards de francs annoncés chaque année, mais à l’impact a priori insignifiant sur le vécu des populations dans les zones d’activité. C’est la remarque mise en avant mardi par Birahim Seck du Forum civil. Une rencontre sur le thème «Dialogue communautaire multipartite sur la gestion des revenus issus du secteur extractif» a démarré mardi à Toubab Dialao, sur initiative du Forum civil et des partenaires regroupés en consortium dont Ong 3D, Usaid. Evènement de deux jours s’inscrivant dans le cadre du Programme pour la transparence et la redevabilité dans le secteur extractif du Sénégal. «L’Etat annonce beaucoup de milliards, mais les communautés à la base ne voient pas ces milliards (…) Le problème se situe au niveau de l’opérationnalisation des différents fonds», a estimé M. Seck. Il a fait un rappel des fonds dédiés se déclinant en fonds de péréquation, fonds de développement local, fonds de réhabilitation et un fonds qui intéresse le ministère des Mines. «La question qu’on se pose c’est que des milliards sont annoncés alimentant ces différents fonds, mais les communautés en réalité, surtout les populations impactées, ne voient rien. Donc, on a voulu poser le débat aujourd’hui avec les collectivités locales pour qu’elles nous disent ce qu’elles ont reçu et ce qu’elles ont fait également de cet argent au niveau de la base», a décliné le Coordonnateur général du Forum civil. Des élus et acteurs en provenance des différentes zones minières du pays sont venus à la rencontre pour offrir une meilleure compréhension à la base. «Le Forum civil et le consortium se positionnent en arbitres. L’objectif est d’essayer aussi, au sortir de la rencontre, de proposer des solutions au gouvernement non seulement pour l’opérationnalisation des fonds miniers, mais aussi en ce qui concerne le pétrole et le gaz pour leur exploitation future», a indiqué M. Seck. «Des pêcheurs des zones où il y aura l’exploitation du pétrole et du gaz ont aussi été conviés pour anticiper sur la conduite de leur activité dans le contexte d’exploitation», a-t-il précisé. M. Seck est par ailleurs revenu sur les 53 milliards de francs annoncés pour 2023 en guise de subvention. «Avec l’avis d’un expert, nous verrons comment cette subvention a été effectuée et aussi comment cette estimation a été faite», a-t-il indiqué, posant, entre autres, la maîtrise des coûts pétroliers ainsi que la question des fuites fiscales dans le secteur minier comme points sur lesquels des réponses doivent être trouvées.
Par Alioune Badara NDIAYE
Correspondant – abndiaye@lequotidi
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