Depuis quelques années, des efforts sont entrepris pour améliorer le plateau médical. A Saly, il est prévu la construction d’un hôpital d’ophtalmologie de niveau 4 d’un coût de 3 milliards F Cfa.
Par Alioune Badara CISS – La prévalence de la cécité au Sénégal est estimée à 1, 4% de la population du Sénégal. Soit près de 165 mille aveugles et 600 mille malvoyants parmi lesquels les 4/5 sont inutilement handicapés et dont les causes sont évitables ou restent encore curables. Pour mieux lutter contre cette maladie, qui commence à prendre des proportions inquiétantes, un grand hôpital d’ophtalmologie verra bientôt le jour dans la commune de Saly. Cette structure de soins oculaires de niveau 4 est le fruit des volontés et visions communes du Président Macky Sall et de professionnels de la santé oculaire. Cette infrastructure dont la première pierre a été posée le week-end dernier, va s’étendre sur 2 mille 500m² de plateau technique et sera fonctionnelle en moins de dix (10) mois, avant la fin de l’année 2023. «C’est un projet qui va être orchestré par le Sénégal et réalisé pour le Sénégal, où évolueront des médecins sénégalais qui seront le relais et les ambassadeurs de la Médecine Suisse de haut niveau. Ce dispositif contribuera à l’amélioration de la santé visuelle des populations sénégalaises et ouest-africaines. L’hôpital s’occupera uniquement de la prise en charge des maladies des yeux. Ces maladies sont néfastes car elles sont à l’origine de la dépendance des sujets qui ont perdu la vue», déclare Dr Babacar Ngom.
D’ailleurs, il a précisé que le coût de la construction de l’Hôpital international Swiss Visio est estimé à trois milliards de francs Cfa. «L’établissement sanitaire offrira une large gamme de prestations en soins oculaires. Cette réalisation intervient dans un contexte où il a été constaté une répartition inéquitable des infrastructures de prise en charge des maladies oculaires. Faudrait-il aussi relever qu’il y a un déficit d’éducation, d’information et de communication pour l’appropriation des comportements à moindre risque, sans oublier le recours précoce aux tradipraticiens», dénonce Dr Babacar Ngom. En plus du plateau technique très relevé et des différentes spécialités, cet hôpital, qui arrive dans un contexte où les populations du département de Mbour se rendaient à Dakar ou à Thiès pour se soigner, sera composé de 2 blocs opératoires pouvant réaliser 6000 chirurgies par an. Il s’agit d’un bloc de réadaptation visuelle et de basse vision, une salle d’exploration fonctionnelle complète équipée d’un champ visuel 3D ou Oct (scanner), d’un appareil d’angiographie, d’un appareil d’échographie, ainsi que la rétinographie. Au total, 45 mille consultations seront effectuées par an. Mais également, d’éminents médecins ophtalmologistes sénégalais comme suisses vont intervenir dans les soins. Dans le cadre de ce partenariat, la commune de Saly contribuera dans une large mesure en offres de personnel. «Selon la volonté du président de la République, ce centre devrait être un trait d’union entre le public et le privé dont le fonctionnement en Ppp (Partenariat privé public) et les ressources pourront être mis en commun grâce au ministère de la Santé et de l’action sociale», déclare Dr Mouctar Badiane.
En plus de ces aspects purement médicaux, ce centre contribuera également à la lutte contre l’émigration clandestine et au ralentissement, voire l’inversion du flux de malades Afrique subsaharienne vers l’Afrique du Nord, l’Europe et les Amériques. En somme, il épousera les ambitions de l’Etat du Sénégal et du maire de faire de la commune de Saly Portudal un hub sanitaire dans le cadre plus large du tourisme médical.
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