Le Dolby Théâtre d’Hollywood, qui accueillait la cérémonie des Oscars, a été survolé à seulement 300 m d’altitude par deux chasseurs F-18 Hornet de l’Us Navy, en clin d’œil au film Top Gun: Maverick et son héros, Tom Cruise. Mais c’est une comédie de science-fiction déjantée qui a raflé la mise aux 95es Oscars… Michelle Yeoh, qui a obtenu l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Everything Everywhere All at Once, est une star en Asie. L’ancienne miss Malaisie joue dans des films d’action depuis les années 1980. Mais, à Hollywood, elle a moins d’aura. Alors, cet Oscar obtenu à 60 ans l’a beaucoup émue : «A tous les petits garçons et petites filles qui me ressemblent et qui regardent ce soir, cet Oscar est un signe d’espoir et de possibilités. Et mesdames, ne laissez jamais personne vous dire que vous avez passé l’âge !»
Comédie de science-fiction
A sa sortie, pas grand monde n’imaginait Everything Everywhere all at Once, une comédie de science-fiction au budget modeste, avoir autant de succès en salle. Le film raconte les aventures de Evelyn, une propriétaire de laverie surmenée, soudainement sommée de sauver une multitude d’univers parallèles d’une force maléfique. C’est donc un triomphe pour les «Daniels», le surnom du duo de réalisateurs, Daniel Kwan et Daniel Scheinert, oscarisés pour leur scénario et leur mise en scène. Une belle histoire aussi pour Ke Huy Quan, enfant star d’Indiana Jones et le Temple maudit, perdu de vue après l’adolescence. Le voilà meilleur acteur dans un second rôle : «Mon aventure a commencé sur un bateau. J’ai passé un an dans un camp de réfugiés et je me retrouve quand même sur la plus grande scène de Hollywood. C’est le rêve américain !» Et dans cette soirée de renaissance, les votants de l’Académie ont aussi honoré Brendan Fraser, star des années 90-2000 un peu oubliée. Il remporte l’Oscar du meilleur acteur grâce à son rôle de professeur obèse dans The Whale.
«Merci, ça signifie tant pour nous»
Aux côtés du rouleau compresseur Everything Everywhere All at Once, également récompensé par l’Oscar du meilleur scénario original et du meilleur montage, le film allemand A l’Ouest, rien de nouveau s’est imposé comme l’autre révélation de la soirée avec quatre Oscars. Cette nouvelle version du célèbre roman sur la grande boucherie de 14-18 a été élue meilleur film international et a remporté diverses récompenses techniques (photographie, décors, bande originale). «Merci, ça signifie tant pour nous», a déclaré son réalisateur, Edward Berger, qui a piloté cette troisième adaptation du chef-d’œuvre de l’Allemand Erich Maria Remarque, la première dans la langue de Goethe.
Deux films indiens récompensés
De l’Inde à la Chine en passant par les Etats-Unis, la chanson avait déjà enflammé le public du monde entier, qui s’est parfois mis à danser dans les salles de cinéma sur cette musique effrénée, Naatu Naatu, du film RRR, qui est maintenant consacrée meilleure chanson de film aux Oscars 2023. Dans l’histoire, elle est accompagnée d’une danse en forme de défi face aux colons britanniques. Et sa chorégraphie délirante a été représentée dimanche sur la scène des Oscars, ce qui ravit le réalisateur, SS Rajamouli. ( …) C’est ainsi la première fois qu’un long métrage indien de fiction obtient une récompense ici, et celle-ci revient à un film d’Inde du sud, en langue telugu, et non à l’énorme industrie de Bollywood en hindi. Et comme un plaisir n’arrive pas seul, le film indien The Elephant Whispers a également obtenu l’oscar du meilleur documentaire.