« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et regarder nos concitoyens souffrir. Nous allons apporter notre pierre à l’édifice et aider les victimes à évacuer vers un endroit sûr. Ces inondations se sont produites sur la montagne de Soche. Les maisons ont été emportées, les routes sont impraticables, les ponts détruits. Avec nos 4×4, nous avons réussi à trouver des routes plus sûres, mais inaccessibles pour une voiture normale. Puis, nous avons commencé à recueillir les survivants que nous avons déposés dans l’une des écoles. Certaines personnes sont encore bloquées, et nous devons rapidement partir leur apporter de l’aide. Ce cyclone a provoqué de fortes pluies, il pleut sans cesse depuis quatre jours. À Blantyre, nous n’avons pas d’électricité. La situation est vraiment difficile. »
Au Mozambique, les alertes préventives ont limité les dégâts
Chez le voisin du Mozambique, Freddy a surtout frappé les provinces situées au centre du pays. Dans certaines de ces provinces, les pluies étaient si puissantes qu’il est tombé en une seule journée ce qui tombe habituellement en un mois.
D’après le Bureau des Nations unies de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), le second passage de la tempête tropicale dans le pays a détruit et endommagé près de 2 000 habitations, poussant 22 000 sinistrés vers les centres d’hébergement d’urgence pour la seule province de Zambézie.
« S’il n’y avait pas eu la prévention du gouvernement, les dégâts auraient été plus importants, confie l’homme d’affaires mozambicain Smith Atiena à Lígia Anjos, du service lusophone. Heureusement que le gouvernement a anticipé et informé les populations, jours après jours, minutes après minutes, sur les risques et l’intensité du cyclone Freddy. Les gens ont été prévenus à l’avance et ne sortaient plus, ainsi les dégâts ont été minimisés. Mais ce phénomène, c’est du jamais vu, je parle de tranches d’âge entre les 20 et 40 ans, on n’avait jamais vu telle chose. C’était si intense que nous sommes bouleversés par ce phénomène destructeur. »
Le cyclone Freddy a provoqué au moins dix décès lors de son passage dans la province de Zambézie, selon les données provisoires de la présidente de l’Institut national de gestion et de réduction des risques de catastrophes, Luisa Meque : « Nous comptons actuellement 22 000 personnes au niveau de nos centres d’hébergement dans la province de Zambézie qui correspondent à environ 4 000 familles, précise-t-elle à Orfeu Lisboa, notre correspondant à Maputo. Parmi les dix décès confirmés par le ministère de la Santé, neuf sont dus à l’effondrement des murs des maisons et un à la noyade. Dans les autres provinces, dans la province de Niassa, il pleut encore beaucoup, nous n’avons pas d’informations pertinentes pour le moment. La province de Sofala compte actuellement environ 8 000 personnes touchées. Nous pouvons également dire que pour la province de Tete, 23 personnes se trouvent dans nos centres d’hébergement. Nous continuons à demander aux gens de ne pas se rendre dans ces zones côtières. On reste en alerte maximum. Nous prévoyons encore de nombreuses pluies qui se produiront au niveau des provinces du centre, principalement la province de Zambézie. »
À Madagascar, le cyclone tropical a fait moins de dégâts que prévu, malgré les décès enregistrés et près de 300 000 sinistrés dans la partie sud de l’île, où les écoles et bâtiments administratifs de certaines villes sont toujours sous l’eau.