Après l’atelier de partage de la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (Snlmi) et de son plan d’actions avec les acteurs et organisations de la Société civile au mois de novembre dernier, il se tient aussi depuis hier, la formation des membres du Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec). A la fin des travaux, les acteurs affichent l’espoir qu’avec ce nouvel outil de gouvernance de la migration irrégulière, qu’un début de solution est déjà en marche pour atténuer les effets désastreux du phénomène.
Par Justin GOMIS
La stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière prend forme. Le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) a entamé hier le processus de sa mise en œuvre à travers une première session de formation de ses membres. Avec l’appui du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à travers le Projet régional de protection des migrants (Promis) mis en œuvre conjointement avec l’Office des Nations unies contre la drogue et la criminalité, les formations ont débuté hier et vont prendre fin demain. Vu la position stratégique du pays, cette stratégie est essentielle pour maîtriser les flux d’émigration irrégulière. «Le Sénégal est un pays de départ, de transit et de destination des migrants. L’absence d’une bonne gouvernance de la migration fondée sur les droits humains, y compris au niveau national, peut conduire à des violations des droits des migrants en transit, aux frontières internationales, dans les pays de destination, ou une fois de retour dans les pays d’origine. Il est important de souligner que tous les migrants, quel que soit leur statut de résidence, ont droit à toute la protection prévue par le droit international des droits humains et ceci à tous les stades de leur parcours migratoire», a souligné dans son allocution d’ouverture, le Représentant régional du Hcdh en Afrique de l’Ouest, Robert Kotchani. Avec cette formation, les membres du Cilec, «qui a pour mission de suivre et de coordonner l’action des services compétents en matière d’émigration et de surveillance des frontières», vont avoir plus de background pour assurer leur mission capitale «d’appuyer les Forces de défense et de sécurité au respect des droits humains dans la lutte contre la migration irrégulière», explique un communiqué conjoint du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme et le Cilec.
Il faut savoir que le gouvernement a élaboré en novembre 2022, la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière à la suite de la création du Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) à travers le décret n°2020-2393 du 30 décembre 2020. «Un des objectifs principaux de la Stratégie est de mettre en œuvre une approche intégrée de respects des droits humains dans la lutte contre la migration irrégulière», rappelle le communiqué. Elle s’ajoute à certains engagements du Sénégal. «Depuis septembre 2003, le Sénégal est membre de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (Untoc) et de ses protocoles additionnels, y compris le Protocole sur le trafic illicite de migrants par terre, air et mer. Ce protocole fournit aux Etats membres la base juridique appropriée pour lutter efficacement contre la migration irrégulière, notamment en termes de prévention, de protection des migrants, objet de trafic et démantèlement des réseaux criminels qui l’entretiennent.»
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