Un seul Sénégalais parmi les 17 millions d’âmes qui peuplent ce pays ose, pour répondre d’un tort qu’il aurait commis à l’endroit d’un autre concitoyen, mettre le pays sens dessus dessous. Le personnage Sonko est d’une répugnance qui doit pousser à ne guère s’attarder sur lui, mais en devenant les acteurs obligés de son théâtre, l’heure est venue que son compte soit réglé.
Tout dans ce personnage Sonko et ses pérégrinations sous le feu des projecteurs est grotesque. Ce pays est devenu la scène grandeur nature sur laquelle il s’amuse, semaine après semaine. Du AirPod qu’il garde à l’oreille en allant à la rencontre des policiers bloquant les rues de son quartier pour enregistrer son échange avec eux jusqu’à sa ronde d’un pâté de maisons pour se livrer à un soliloque «indigné», tout sonne faux. De son faux malaise au Tribunal de Dakar pour s’affaler tel un vulgaire plouc sur une table pour se faire ausculter, à ses caprices à la barre, toutes les limites du ridicule ont été franchies.
Une piètre pièce est jouée par une personne à qui nous aurons accordé une importance qu’elle n’a pas. On finit par se dire qu’il a pris goût à cette vie au centre des regards et de l’attention, mimant toutes les pathologies du Joker dans Batman. L’existence dans la défiance est la voie de salut pour lui, l’Etat est son alter ego qui le renforce à chaque action qu’il pose. Son existence ne se justifie que par l’attention et l’irritation qu’il pense créer autour de lui. Et pour du désordre, il en crée !
Qui a une fois vu un meeting politique au Sénégal avec des féticheurs à même le sol pour invoquer des dieux de bonne fortune ? Quel justiciable sénégalais se déplace à une audience au Tribunal en voulant mettre à l’arrêt tout un pays ? Pourquoi devons-nous voir des hordes de gendarmes dans la capitale quand un mec qui ne passe son temps qu’à pousser l’outrage et appelle à la casse, se démêle avec la Justice ? Le Sénégal est-il devenu un far-ouest où les écoles suspendent les cours parce qu’un politicien irresponsable annonce pour ses affaires judiciaires qu’il croisera le fer avec les autorités quoiqu’il en coûte ?
Une suspension des cours pendant trois jours, du fait de risques de troubles liés aux enfantillages de Sonko et du jeu du chat et de la souris avec les Forces de défense et de sécurité, a été notée dans plusieurs écoles du pays. Quel exemple donne-t-on à la jeunesse en faisant des caprices d’un adulte irresponsable, méritant d’être mis au pas, une cause de suspension des cours ? Cet énergumène qui empêche les enfants d’autrui d’aller à l’école est allé à la rencontre des policiers dans son quartier pour plaider pour que son fils se rende à l’école (un jour où il n’avait pas cours). On ne peut être autant dans l’absurde et l’égoïsme béat ! Pour tout le trouble à l’ordre public que Ousmane Sonko et ses partisans créent dans ce pays depuis mars 2021, il devait depuis longtemps être mis en détention. Une atmosphère d’une tension latente est maintenue, plombant toutes les activités du pays. Une peur est mise dans la conscience des gens avec le spectre d’un nouveau mars 2021. Des rentiers de la tension excellent dans le jeu de la surenchère, convoquant toute la rhétorique de la guerre civile. Des médias noyés dans un jeu sensationnel accordent au plus petit bris de glace, l’éclat d’un tir de mortier.
Il faut être une sombre crapule pour plaider à tout micro un besoin d’une société plus juste tout en discriminant des auxiliaires de police du fait de leurs rémunérations «dérisoires». Nul besoin sur cette question de souligner la grossièreté du mensonge, encore moins la maladresse d’un homme qui se voudrait César tout en vouant une haine viscérale aux Centurions.
Le mauvais coup sur l’économie du Mortal Kombat de Sonko et de l’Etat finira par constituer un risque à notre stabilité économique. Les casses, pillages et mises à sac deviennent une pratique courante. Qui va rembourser aux jeunes entrepreneurs de Vdn Tech, leurs installations détruites hier par la furie des fantassins de Sonko, après les avoir mises en miettes en mars 2021 ? La station Total des Parcelles assainies, sise au carrefour de l’école Dior, a dû fermer toute la journée du 14 mars, pour éviter des casses après le meeting de Yewwi askan wi au terrain Acapes. Hier, quelques énergumènes ont voulu forcer les portes de la boutique «Bonjour» pour piller et incendier les pompes à carburant. Seule une réaction rapide des Forces de l’ordre a permis d’éviter l’irréparable. Des commerces ont dû baisser les rideaux au marché Tilène, à Petersen et à Mermoz. Les bus de Dakar Dem Dikk (Ddd) qui sont vandalisés au détour des manifestations des partisans de Sonko ne sont-ils pas une perte pour toutes les populations ? Va-t-on mettre en circulation un Brt que tout excité pensera légitime de casser pour faire part de ses frustrations ? La Cité Keur Gorgui, concentrant la plupart des activités bancaires et financières, ne doit pas continuer à être un bunker impraticable à chaque fois que Ousmane Sonko voudra créer du trouble. Les résidents de ce quartier ne peuvent plus également continuer d’être dans une prison à ciel ouvert juste parce qu’ils sont voisins du plus égoïste et irresponsable des politiciens sénégalais.
La nouvelle opposante Aminata Touré considère le procès en diffamation de son nouveau champion comme un «procès bidon» qui vise l’inéligibilité de ce dernier. La mauvaise foi se vend en barres au Sénégal. Pour une personne qui a été Garde des sceaux, s’allier à une personne qui insulte et menace d’attenter à la vie de magistrats suffit comme disgrâce. On se surprend aussi de l’humanisme de Mimi Touré qui a eu à faire juger Bibo Bourgi sur une civière. Que le temps peut corrompre !
La couardise et la lâcheté de nos politiques nous perdront. Un Barthélemy Dias peut taper le salut fraternel avec Mame Mbaye Niang dans une salle d’audience, mais ne se gênera pas de conseiller à Ousmane Sonko de casser la ville dont il est maire pour faire une quelconque pression sur l’Etat. Le théâtre à l’audience a ponctué la farce. Sonko peut être un pitre clown, mais ses avocats n’ont pas à l’accompagner dans ses prestations. Il y a de la matière pour le Conseil de discipline de l’Ordre des avocats au vu des conduites de robes noires observées hier au Tribunal de Dakar.
L’Etat donne des garanties pour mettre l’ordre à tout ce cirque, mais les citoyens pourront à la longue se mettre dans une logique de se protéger. On a commencé à le voir dans certains quartiers comme Ouakam ou Médina, dans une logique «Stand-your-Ground» afin de façon raisonnable, se protéger face à des menaces illégales que rien ne justifie. Une «guerre civile» est appelée de plein vœu par tous les rentiers de la tension et adeptes du chaos. Ils auront une guerre entre civils, car beaucoup de gens sont lessivés de voir des civils comme nous faire régner une terreur ambiante. Face à ceux qui sont dans la voie du désordre et du chaos, ceux qui sont prêts à tout donner pour vivre dans un Etat paisible et où règnent la loi et l’ordre leur apporteront la réplique. Nous ne serons pas vos otages, M. Sonko. Gatsa-Gatsa, dites-vous, vous trouverez à qui parler.