Après les leaders de Yewwi askan wi (Yaw), c’est au tour du mouvement «Y’en a marre» de monter au créneau pour dénoncer «le traitement subi par Ousmane Sonko», qui a été extirpé par les Forces de l’ordre pour l’acheminer au Tribunal dans le cadre du procès de l’affaire Prodac. «Nous avons vu les évènements auxquels le Peuple a eu droit depuis quelque temps, et qui se sont exacerbés hier à travers toutes les scènes de violences que nous avons vues. Un candidat, en tout cas un opposant, Ousmane Sonko, qui est dans une affaire judiciaire avec le ministre Mame Mbaye Niang qui est du pouvoir, on voit tous les péripéties de cette affaire qui est une affaire judiciaire. Mais dans le déroulement des faits, il y a des actes qui sont posés et qui sont inacceptables, et il faut le dire. Ce que nous avons vu hier, c’est la deuxième fois que ça se produit. Deux citoyens sénégalais qui sont dans un dossier judiciaire, qui doivent aller répondre à une convocation de la Justice sénégalaise, l’un n’a aucun problème, il dit même à des gendarmes de ne pas l’escorter, mais l’autre a toutes les difficultés de la terre parce qu’on veut lui imposer un itinéraire. Vous avez vu ce qui s’est passé la dernière fois quand la vitre de la voiture de Ousmane Sonko a été cassée au niveau de la Corniche de Dakar. Vous avez aussi vu ce qui s’est passé hier, qui a plongé le pays dans le chaos et qui risque de continuer à plonger ce pays dans le chaos», s’emporte Aliou Sané, coordonnateur de «Y’en a marre», qui co-animait hier une conférence avec Thiat, un autre membre dudit mouvement. «On a vu hier des actes de violences inouïs parce que juste les Forces de défense et de sécurité, la gendarmerie et tous les corps d’élite de l’Etat ont été mobilisés pour empêcher un opposant politique d’aller tranquillement à un procès en choisissant son itinéraire», renchérit M. Sané, qui promet que «les démocrates sénégalais ainsi que Y’en a marre vont rester debout pour barrer la route à toutes les dérives émanant du régime en place» en usant tous les moyens «conformément à la Constitution et aux lois et règlements de ce pays», disent-ils.
Soulignant que «même s’il ne l’a pas déclaré officiellement, la volonté du Président Macky Sall est de briguer un troisième mandat», les «y-en-a-maristes» d’admettre que «l’une des armes pour arriver à cette fin est tout ce qu’on voit aujourd’hui, toute la répression, toute cette judiciarisation du débat public, cette judiciarisation du débat politique aujourd’hui». «Nous avons cette doctrine de plus en plus utilisée par Macky Sall qui consiste même à faire des arrestations préventives, c’est-à-dire arrêter des citoyens, des activistes pour ensuite aller fouiller en vue de trouver des chefs d’accusation, des chefs d’inculpation pour entamer des poursuites», s’offusquent les «y-en-a-maristes», qui condamnent le «bâillonnement de la liberté de presse» avec l’arrestation de journalistes, comme ce fut le cas avec Pape Alé Niang de Dakar Matin et Pape Ndiaye de Walfadjri.
Dénonçant le traitement subi par Sonko, Thiaat indique : «Macky Sall a voté aujourd’hui des lois pour restreindre la liberté des Sénégalais sur les réseaux.» «Il a voté une loi pour dire que tous ceux qui manifestent sont des terroristes. Si tu t’exprimes, tes proches te disent de faire gaffe ! Il veut imposer sa troisième candidature et choisir les candidats avec qui il va «compétir». Nous ne l’accepterons pas.»
Par Amadou MBODJI – mbodji@lequotidien.sn
