Isshaga Diallo de Ziguinchor et Aïssatou Yandé Diouf de Dakar vont représenter le Sénégal à la Finale internationale de la dictée Paul Gérin Lajoie à Montréal. Elles ont remporté la Finale nationale organisée à Kaffrine ce week-end. La 32ème édition, qui a pour parrain le ministre Abdoulaye Saydou Sow, maire de Kaffrine, a été placée sous le thème : «Cultivons un monde juste et égalitaire.»
Par Badé SECK – Il y avait de l’émotion dans le chapiteau installé dans l’enceinte de la cour de l’école de la commune de Kaffrine pour abriter la traditionnelle dictée Paul Gérin Lajoie. Isshaga Diallo, élève venue de l’Inspection de l’éducation et de la formation de Ziguinchor, tout comme sa camarade, Aïssatou Yandé Diouf, de l’Ief des Almadies, ne pouvait retenir ses larmes lorsque le jury a proclamé les résultats du Concours national de la dictée Pgl. Elles ont toutes les deux réussi avec zéro faute. Ainsi, elles défendront les couleurs du Sénégal à Montréal (Canada) pour la Finale internationale prévue le 21 mai 2023. Les larmes coulant jusqu’aux joues, Isshaga Diallo dédie sa consécration à toute la population de la région de Ziguinchor. Elle s’arrête un instant, essuie ses larmes à l’aide d’un mouchoir et poursuit : «C’est une joie immense qui m’anime ce matin parce c’est la première fois depuis 32 ans que ma région natale est couronnée de succès dans cette compétition de la dictée Pgl.» Selon elle, la dictée est sa passion. Chaque soir, elle s’entraînait avec son encadreur pour faire des dictées de mots ou dictées flash. La jeune fille entend continuer sur cette lancée pour représenter dignement le Sénégal à Montréal. «Au début, avant de savoir que j’ai gagné, j’étais trop stressée, mais maintenant je suis très contente. Chaque jour je faisais des exercices de dictée, révisais mes règles de grammaire», confie Aïssatou Yandé Diouf. «L’année dernière j’étais venue jusqu’en finale, malheureusement je n’étais pas sélectionnée. Malgré l’échec, je ne me suis pas découragée. Je remercie mes parents, mon encadreur et toute mon école», se félicite-t-elle. Dans son discours, le Conseiller technique du ministre de l’Education nationale, Ibou Ndiath, a indiqué que la dictée est la mise en pratique d’un certain nombre de capacités essentielles à la connaissance d’une langue. Dans le cadre de la Fondation Paul Gérin Lajoie, elle constitue un moment d’échanges interculturels pour les apprenants ayant en commun le français comme langue d’apprentissage.
Abondant dans le même sens, Mme Marie Geneviève Mounier, ambassadrice du Canada au Sénégal, a souligné l’importance de la dictée. Pour elle, la compétition Pgl est un défi de taille qui permet aux jeunes de démonter leur maîtrise et attachement à la langue française. «Parler plusieurs langues et savoir les écrire est une richesse, car cela ouvre grand nos horizons et nous donne accès au meilleur de différentes cultures», a-t-elle martelé. L’ambassadrice a rappelé qu’en initiant la dictée Pgl en 1990 au Québec, le fondateur, Paul Gérin Lajoie, voulait, entre autres, «contribuer à accroître la maîtrise du français écrit chez les élèves des écoles primaires francophones, sensibiliser les jeunes aux notions de partage, de solidarité et de développement, et ouvrir les jeunes aux réalités internationales». Cette 32ème édition a eu comme parrain Abdoulaye Saydou Sow, ministre de l’Urbanisme et maire de Kaffrine. Un homme du sérail qui a tenu à honorer les récipiendaires.
«Je voudrais assurer toute la communauté éducative de mon engagement ferme et résolu pour accompagner le système éducatif. Les deux billets pour les deux meilleures élèves qui vont représenter le Sénégal au Montréal, je les assure, et je ne les mettrai pas en classe économique, mais plutôt en classe business pour qu’elles puissent voyager dans d’excellentes conditions pour compétir (Sic) devant les Français et les Canadiens», rassure le parrain.
Aussi, pour encourager les 32 participants, l’édile de la ville de Kaffrine a donné à chacun 50 mille francs afin qu’ils puissent assurer les frais de voyage, et aux deux gagnantes 500 mille francs pour préparer la Finale internationale au Canada. Le thème de la présente édition, «Cultivons un monde juste et égalitaire», a permis de sensibiliser les jeunes élèves aux notions de partage et de solidarité. Selon le ministère de l’Education nationale, ce thème suscite chez les élèves l’intérêt d’avoir une éducation de qualité, équitable et inclusive. Pour cela, indique le M. Ndiath, le Droit international et la politique mondiale sont indispensables dans les relations internationales. Il revient donc à l’enseignant de faire comprendre aux élèves qu’il existe des règles juridiques internationales auxquelles les Etats se conforment la plupart du temps. En choisissant ce thème, la conscience collective est interpellée, selon Mme Kandé de la Fondation Paul Gérin Lajoie, par rapport aux rôles et responsabilités qui doivent être les nôtres dans la cohésion sociale et l’équilibre communautaire. La finale de la dictée Pgl a servi de cadre pour les autorités en vue de magnifier les relations diplomatiques entre le Canada et le Sénégal.
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