Pape Alé Niang élargi de prison a visiblement passé sa place à Pape Ndiaye de Walf. Des emprisonnements dénoncés par toute la corporation et qui ont, sans doute, contribué à faire perdre au Sénégal 24 places dans le classement de Reporters sans frontières. Pour le président de la République, on ne peut parler de recul de la liberté de la presse au Sénégal. «Ceux qui parlent d’un recul de la liberté de la presse au Sénégal ne font qu’écouter notre opposition, pour laquelle nous sommes la pire démocratie qui soit. Mais regardez le paysage médiatique du Sénégal : nous avons au moins une trentaine de quotidiens, aussi libres les uns que les autres. Il n’y a absolument aucune limitation sur la liberté de la presse. Cependant, il ne faut pas pas tout confondre, le journaliste arrêté récemment ne l’a pas été pour délit de presse, mais pour «diffusion de fausses nouvelles». La Justice sénégalaise est reconnue pour son impartialité», a affirmé Macky Sall dans une interview avec L’Express.
Toujours dans le chapitre des libertés, Macky Sall est revenu sur l’affaire Hadjibou Soumaré. L’ancien Premier ministre est placé sous contrôle judiciaire et interdit de parler publiquement de la série de questions qu’il avait adressées à Macky Sall lui demandant d’affirmer ou d’infirmer un don financier à Marine Le Pen. «Là, il s’agit d’un cas de diffamation. Comment un individu peut-il insinuer gratuitement que le président de la République a versé 12 millions d’euros à Marine Le Pen ? Dans ce courrier, il me demande si j’ai donné cet argent ; demain, certains diront que je l’ai fait. S’il possède la preuve d’un tel financement, qu’il la fournisse ! L’on ne peut pas lancer ainsi des accusations sans preuves, puis, lorsque la justice est saisie et effectue son travail, on crie à la chasse aux opposants. C’est trop facile», a informé Macky Sall.
Par ailleurs, le président de la République a évoqué le supposé avis de Macron sur sa candidature. «Je ne vais pas faire état de mes conversations avec le Président français devant la presse. Nous avons des discussions sur différents sujets, y compris celui-là. Il est libre d’avoir son opinion, d’exprimer des désirs, de faire part de sa volonté et, même, de prodiguer des conseils. Moi aussi, j’ai un point de vue personnel sur la politique qu’il mène», a-t-il déclaré.
Par Malick GAYE – mgaye@lequotidien.sn
