L’Etat veut que le secteur privé s’engage davantage dans la gestion des crises liées aux maladies zoonotiques et la Résistance aux antimicrobiens (Ram).
Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – Les maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes constituent des menaces pour la santé humaine, animale et environnementale à l’échelle mondiale. Elles ont des impacts sanitaires et socio-économiques considérables. C’est le cas de la grippe aviaire de haute pathogénicité, la maladie à virus Ebola et la pandémie du Covid-19. C’est dans ce cadre que le ministère de l’Elevage et des productions animales organise depuis hier, un atelier de plaidoyer pour un meilleur engagement du secteur privé dans la gestion des crises liées aux maladies zoonotiques et la Résistance aux antimicrobiens (Ram) et validation de l’étude sur la cartographie et l’utilisation des antimicrobiens au niveau des fermes avicoles des régions de Thiès et Dakar, sur financement de la Fao. D’ailleurs, selon Ousmane Mbaye, Secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales qui représentait le ministre Aly Saleh Diop à cette rencontre, il est établi que 75% des maladies émergentes qui ont affecté les humains au cours des 10 dernières années sont d’origine animale. «De même, la résistance aux antimicrobiens constitue une menace croissante pour la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale, et par conséquent une préoccupation nationale, régionale et mondiale. Elle constitue un défi mondial qui menace de réduire à néant plus d’un siècle de progrès en santé publique, en soins de santé et en développement humain ; progrès attribuables à l’usage des antimicrobiens. On estime que les infections résistantes aux médicaments contribuent à près de 5 millions de décès chaque année», a déclaré le Secrétaire général du ministère de l’Elevage et des productions animales.
Ainsi, face à ces menaces, le Sénégal, pour être à l’abri de surprises, a opté pour le renforcement de capacités de ses acteurs en termes de préparation, de prévention et de réponse pour préserver la santé et le bien-être de l’homme et de l’animal. Pour ce faire, Ousmane Mbaye a rappelé qu’il est opportun de mobiliser le secteur privé «qui joue un rôle indispensable et doit apporter sa contribution technique et financière. En guise d’exemple, en cas de crise sanitaire, le secteur privé est responsable de l’approvisionnement et de la mise en place de stocks de médicaments vétérinaires, des équipements et du matériel d’intervention, de la mobilisation des ressources financières et de l’apport de son expertise en la matière. Lors des récentes crises sanitaires, notamment les foyers de grippe aviaire de haute pathogénicité, la fièvre de la vallée du Rift, entre autres, il a été relativement noté une faible contribution du secteur privé dans la mobilisation des ressources pour la gestion de ces urgences».
C’est pourquoi, à travers cet atelier, le ministère vise à faire le plaidoyer nécessaire pour un meilleur engagement du secteur privé dans la gestion de la crise liée aux maladies zoonotiques priorisées et la résistance aux antimicrobiens ; et à valider l’étude sur la cartographie des fermes avicoles des régions de Thiès et Dakar.
Cet atelier se tient dans un contexte de survenue d’une épizootie d’influenza aviaire à H5N1 dans l’avifaune au niveau des régions de Saint-Louis et Dakar. Certes, même si le ministère a pris des mesures avec l’accompagnement des partenaires techniques et financiers pour contrôler l’épizootie en cours, la Fao invite aussi à anticiper pour prévoir un accompagnement des aviculteurs pour prévenir sa propagation au sein de l’aviculture rurale et moderne.
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