Home Sports Cheick Niasse : « Ça serait un rêve de jouer en Équipe de France »

Cheick Niasse : « Ça serait un rêve de jouer en Équipe de France »

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Formé au LOSC mais peu considéré par son club formateur malgré d’indéniables qualités, Cheick Niasse a dû s’exiler en Suisse pour faire décoller sa carrière. Quasiment champion avec les Young Boys de Berne et finaliste de la Coupe, l’espoir franco-sénégalais de 23 ans peut enfin déployer ses ailes et aspirer à évoluer au plus haut niveau. Courtisé par de nombreux clubs allemands, le milieu de terrain défensif, qui a disputé 22 matchs de championnat cette saison, n’aspire pour l’instant qu’à une seule chose, à savoir terminer la saison et être appelé par Sylvain Rippoll, le sélectionneur de l’Équipe de France Espoirs. Dans un entretien accordé à Footmercato, ce fan de Josuah Kimmich lui a clairement envoyé un message…

Foot Mercato : Cheick, quand vous voyez vos performances aux Young Boys cette saison, avez-vous le sentiment de revenir de loin après vos débuts de carrière compliquée au LOSC ?

Cheick Niasse : j’ai beaucoup souffert après mon passage au LOSC. Lille, c’était un peu mon club de cœur, c’est le club de chez moi, j’aurais aimé exploser chez eux avant d’exploser ailleurs. Malheureusement, ça ne s’est pas fait. Ensuite, quand je suis arrivé ici, je ne jouais pas au début. Je pensais que je n’allais pas sortir de cette spirale négative et ça a continué comme ça pendant quelques mois. Mais heureusement pour moi, je peux dire, le coach en place s’est fait virer, le coach adjoint m’a fait confiance, j’ai joué et depuis ce jour-là, je ne suis plus sorti.

Il fallait finalement que quelqu’un vous donne enfin votre chance…

Voilà. Depuis le début où je suis arrivé en pro, on ne m’avait jamais donné la chance de montrer ce que je sais faire. Ici, j’ai eu la chance d’avoir un coach qui m’a fait confiance et j’ai essayé de lui rendre au maximum sur le terrain. Et ça a été payant pour moi et pour l’équipe.

Comment ça se passe pour vous aux Young Boys en ce moment ?

Tout allait très bien depuis mon arrivée, après ça fait 6 matches que je ne joue pas, enfin que je suis remplaçant en tout cas et que je commence sur le banc. Je suis en concurrence avec un joueur du club, c’est un Suisse, il a gagné des titres avec eux. Avant, c’est moi qui jouais. Malheureusement, j’ai été suspendu et j’ai raté un match et ce joueur a joué à ma place. Ensuite, il a joué un autre match pour des raisons tactiques et ensuite ça a enchaîné comme ça et depuis je démarre remplaçant. Je vois un peu comment ça va se passer, je parle avec mon père et avec mon avocat pour que les choses avancent.

Est-ce que vous en voulez à Lille de vous avoir fait perdre votre temps et de ne pas vous avoir fait confiance ?

Je ne suis pas rancunier, mais il est évident qu’ils m’ont fait perdre beaucoup de temps et je suis juste revanchard. Vous avez eu des a priori sur moi, eh bien, vous allez voir que vous vous êtes trompés.

Avez-vous le sentiment d’être un autre joueur aujourd’hui aux Young Boys ou le même qu’il y a trois ans lors de vos débuts ?

Oui bien sûr, j’ai l’impression d’avoir beaucoup appris ici. Quand tu es jeune, que tu arrives dans un groupe professionnel, tu as un peu de la poudre aux yeux au début, c’est normal, tu crois que c’est bien d’être là, juste d’être là en fait. Après, au bout d’un an, de deux ans, tu te dis en fait : « c’est mon tour de jouer ». Mon niveau, il augmente, comme les autres, tu vois que tu as des qualités pour jouer, tu vois que tu es meilleur que d’autres, mais tu continues de rester sur le banc. Alors forcément, petit à petite, la poudre aux yeux disparaît et tu te rends compte de la réalité. Quand je suis parti de Lille, je me suis dit : « peu importe où je vais, il faut que je joue. » Si on m’avait proposé du National, j’y serais allé.

Lors de votre prêt au Panathinaikos, vous avez joué finalement…

Quand je suis allé là-bas en Grèce, j’ai fait quinze bons matches. Quand je suis revenu, même le club a vu que j’avais fait un gros prêt. Pourtant, rien n’a changé pour moi, ça a été même pire. Lille pensait qu’ils avaient le temps avec moi. Mais au bout d’un moment, j’en pouvais plus. Après, ils ont ramené des joueurs comme moi du même niveau, du même âge et tu les fais jouer avant moi. Et moi, ils ont continué à me mettre de côté. Le temps, il avance sans moi. Ça veut dire quoi « tu as le temps » ? Le pire dans tout ça, c’est qu’ils ne voulaient pas me laisser partir, ils ne voulaient pas me faire jouer et ils voulaient même me prolonger. Le prêt au Pana, ce sont eux qui l’ont négocié. Après, je voulais bien y aller, mais c’est surtout Lille qui a forcé pour que j’aille là-bas. À la base, je devais aller à Brest, ça ne s’est pas fait, car Brest ne pouvait pas payer mon salaire et que Lille ne voulait pas payer une partie de mon salaire. Il y a eu tellement de choses…

Etant donné votre passage éclair en Ligue 1, pouvez-vous nous donner vos principales caractéristiques, qualités ?

Au niveau de mes points forts, je dirais déjà le côté physique, j’ai une grosse capacité à défendre, je cours beaucoup, je récupère beaucoup de ballons, j’aime beaucoup tacler, je suis bon dans l’anticipation. Ce qu’il me manque encore un peu, c’est d’être percutant, d’aller vers l’avant, faire des passes décisives et tout. Ce sont vraiment les points sur lesquels je travaille en ce moment.

De par vos qualités et vos performances, votre profil semble taillé pour la Premier League ou la Bundesliga non ? Avez-vous un championnat favori ?

On suit toujours la Premier League forcément. Et si je dois partir d’ici, je devrais choisir un club adapté à mon profil. L’Angleterre donc, mais l’Allemagne aussi et même pourquoi pas la France.

Un retour en Ligue 1 est-il possible à court terme ?

J’aurais aimé jouer en Ligue 1 et j’espère que ça arrivera un jour. Mais je n’ai aujourd’hui aucune priorité ni championnat préféré. Personnellement, j’irai dans un club où l’on me veut vraiment et où on aura une certaine confiance en mes qualités et qui me proposera un projet sportif qui me parle.

Savez-vous que l’OL cherche un joueur de votre profil pour cet été ?

(Rires) j’aime beaucoup Lyon en tout cas !

De très bons clubs allemands se sont renseignés sur vous d’ailleurs, êtes-vous au courant ?

Oui bien sûr, il y a des clubs qui s’intéressent à moi et qui discutent avec mon entourage, ça me fait plaisir, c’est flatteur. Tu te dis « t’as peut-être galéré, t’as charbonné pendant quelques années et tout ce que tu as fait, tu ne l’as pas fait pour rien », et je ne vais rien lâcher pour que ça continue comme ça.

Et pour ça, à court terme, il faut retrouver une place de titulaire aux Young Boys…

Là, il faut dire que c’est une fin de saison un peu bizarre. On est premiers du championnat, on a beaucoup d’avance et si on gagne 3-4 matches, il n’y aura plus d’enjeu et on sera déjà champion. Et on aura que la finale de la Coupe de Suisse qui se déroulera après la fin du championnat. D’ici là, moi ce que je veux, c’est bien finir, continuer de jouer jusqu’à la fin.

Vous êtes né à Gossas au Sénégal, mais vous avez grandi à Boulogne-sur-Mer. Logiquement, on pourrait penser que vous êtes éligible pour la sélection du Sénégal.

Cela ferait vraiment plaisir à mon entourage si je rejoignais l’équipe du Sénégal, je pense qu’ils seraient fiers, mais on est aussi Français. Je suis né au Sénégal, mais je suis arrivé en France à l’âge de 2 ans. J’ai grandi en France, j’ai joué en France, ce serait un rêve d’intégrer l’Équipe de France. Quand tu es appelé là-bas, que ce soit pour les jeunes ou les A c’est toujours un plaisir.

Mais vous avez déjà été appelés en sélection française chez les jeunes ?

Oui en U16, en U17, en U19. J’ai toujours été appelé, mais je n’étais pas Français encore. En U20, j’ai obtenu la nationalité française et j’ai été sélectionné. Je suis allé en sélection. Malheureusement, c’était avant l’Euro, je me suis blessé à Clairefontaine et je n’ai pas pu participer à l’Euro. Mais c’était une bonne expérience, je n’en ai tiré que du positif.

Avez-vous un message à faire passer au sélectionneur des espoirs Sylvain Rippoll ?

il a pris un joueur qui joue déjà dans le championnat suisse (NDLR : Andy Diouf qui joue au FC Bâle), c’est qu’il suit le championnat et qu’il me connait et qu’il doit garder un œil sur moi. Il aurait même dû m’appeler (rires).

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