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Cheikh Tagourla : « La peinture me sert de thérapie, me soulage et me fait oublier mes soucis »

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Cheikh Tagourla : « La peinture me sert de thérapie, me soulage et me fait oublier mes soucis »

(APS) – La peinture est moins un gagne-pain qu’ »une thérapie » pour l’artiste-peintre Cheikh Tagourla, un natif de Sinthiou Mogo, un village de la commune de Nabadji Civol (Matam), qui explique que la pratique de cet art lui permet de se débarrasser de tous les maux et des tracas du quotidien.

“Je ne fais pas de la peinture pour de l’argent, mais c’est juste une thérapie pour moi, un traitement. L’art me soigne. A chaque fois que je travaille sur un tableau, je me sens à l’aise et tous mes maux disparaissent, j’oublie mes soucis. Je le fais pour avoir un bien-être et un soulagement”, explique-t-il, dans un entretien avec l’Agence de Presse sénégalaise (APS).

Le natif de Sinthiou Mogo, un village de la commune de Nabadji Civol, déclare ne plus ressentir de fatigue ni aucun autre mal quand il s’adonne à la peinture.

Sur les murs de son salon sont accrochés des tableaux faits à base de cuir. Divers outils dont se servent les populations dans des activités comme l’agriculture, l’élevage, la cordonnerie et la culture sont représentés à travers lesdits tableaux.

L’artiste explique avoir choisi le cuir “pour montrer son utilité dans la société”. « Je suis issu d’une famille de cordonniers, qui a toujours travaillé avec le cuir, pour confectionner des chaussures, fabriquer des outils de travail. Avec l’art, moi aussi j’ai voulu garder cette tradition en travaillant sur du cuir. C’est pour cette raison que j’ai automatiquement choisi cette matière pour exercer mon métier d’artiste-peintre », poursuit-il.

Cheikh Tagourla signale que c’est sur cette matière qu’il fixe ses idées par le biais de dessins en vue de « les exposer au public ». C’est une manière selon lui de « perpétuer la tradition des cordonniers ».

Pour cet ancien élève du lycée technique André Peytavin de Saint-Louis, ces derniers ont toujours été des dessinateurs. Il donne à cet effet l’exemple des chaussures qu’ils confectionnent, ainsi que des ceintures, tambours et instruments de musique traditionnelle qu’ils fabriquent.

« Je veux aussi montrer aux autres qu’ils peuvent s’intéresser au cuir et en faire un support de travail. Après avoir trouvé la matière, je fais tout le travail qu’il faut pour avoir un bon produit sur lequel je peux dessiner », déclare-t-il.

A travers ses œuvres, l’artiste-peintre évoque l’importance du cuir dans la société à côté de thèmes d’actualité comme l’émigration irrégulière, notamment à travers son tableau intitulé « Désolation ».

Dans ses dessins, Tagourla ne se prive pas de rappeler ses origines. Il a par exemple représenté sur l’un de ses tableaux intitulé « Nostalgie », la grotte derrière laquelle se trouve son village d’origine, Mogo Tafsir Balla, situé à quelques kilomètres de la route nationale.

Il dit avoir consacré presque toute sa vie à la peinture. Il rappelle qu’à l’école primaire, il était souvent puni par son maître, à cause des dessins qu’il faisait sur les tables-bancs et les murs de la classe.

« En plus de cela, j’ai eu la chance d’être orienté à Saint-Louis, au lycée technique André Peytavin, où j’avais une matière qui s’appelait dessein d’art, ce qui m’a encore poussé à aimer et à pratiquer la peinture », a soutenu Cheikh Tagourla.

Il affirme avoir exposé ses tableaux à plusieurs reprises lors d’événements culturels, comme les Journées culturelles de Matam, à la Biennale de l’art africain contemporain (Daka’Art), à l’occasion de la Foire internationale de Dakar (FIDAK) ou encore au Festival national des arts et de la culture (FESNAC).

Seul problème, l’art ne fait pas vivre son homme dans la région de Matam, déclare le technicien en nutrition communautaire. Les populations locales ne s’y intéressent pas beaucoup, selon lui, “ce qui fait que les artistes ont du mal à vendre des tableaux ».

 

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