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Concert des 50 ans : Le Baobab régale Sorano

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Concert des 50 ans : Le Baobab régale Sorano

Le public n’aura pas répondu à la hauteur de l’évènement célébré vendredi dernier par l’Orchestra Baobab. Le concert du cinquantenaire a quand même permis à des ténors comme Oumar Pène, Baba Maal, Ismaël Lô et Vieux Mac Faye de célébrer les fils aînés de la musique sénégalaise.

Par Mame Woury THIOUBOU – Cette soirée aurait dû être du feu et de la flamme. Mais elle aura été quelque peu mitigée. Les 50 ans de l’Orchestra Baobab, célébrés dans la salle de Sorano, n’ont finalement pas été ce moment de gloire que les compagnons de feu Ndiouga Dieng avaient prévu d’offrir à leur public. Quand le rideau du Théâtre national Daniel Sorano s’ouvre ce vendredi soir, l’orchestre est au complet sur la scène. Au fond, un de ces hideux baobabs en carton qui peuplent le décor des pièces de théâtre de Sorano. Mais à peine y fait-on attention. Les vedettes, les personnes pour lesquelles toute cette petite foule d’aficionados s’est déplacée, entament leur soirée de la plus belle des manières. Les titres se suivent et doucement le public s’imprègne de la musique, retrouve ses sensations et commence à bouger au rythme des envolées de Papino et Alpha Dieng. Mais voilà, outre les ennuis techniques, le public des grands jours n’a pas répondu à l’appel. Même si, il faut bien le dire, les ultras de l’orchestre étaient bien présents, et c’est sans doute la partie la plus émouvante de cette célébration. Aux côtés de grandes dames en grand boubou et mouchoir de tête chatoyant, d’authentiques croulants vêtus de costumes d’un autre âge. Mais aussi des dandys arborant des panamas et des chaussures lustrées aux bouts pointus. Autre source de dépit pour les aînés de la musique sénégalaise, des ténors invités à se produire, tous n’ont pas répondu à l’appel. Cheikh Lô, Souleymane Faye ou Carlou D étaient sur le programme des prestations. Mais au grand regret de Thier­no Kouyaté, le chef d’orchestre, ils n’ont pu faire le déplacement.

Les ténors répondent présent
Mais qu’à cela ne tienne, Oumar Pène, Baba Maal, Ismaël Lô et Vieux Mac Faye ont magistralement marqué de leur empreinte la soirée. «Ce qui m’a poussé à venir, c’est que le Baobab a presque le même âge que le Super Diamono, 50 ans. Il y a une coïncidence qui fait que je me sens concerné et j’entretiens de très bons rapports avec les anciens du Baobab», souligne Oumar Pène. Le musicien salue la transmission qui est à l’œuvre au sein de l’orchestre. «Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a des anciens qui sont là, accompagnés par leur progéniture. Il y a le fils de Ndiouga Dieng, celui de Thierno Kouyaté, etc. Il y a deux générations qui jouent ensemble, et c’est très rare de nos jours.» Sur les 11 gladiateurs qui étaient à l’origine de la mise en place de l’orchestre, seuls 3 sont encore là. Mais leurs souvenirs sont restés intacts et «le rythme du baobab est toujours là, le même cachet et les mêmes morceaux», souligne Oumar Pène. Pour Baba Maal, qui a interprété Fouta Ouricam avec l’orchestre, beaucoup de souvenirs sont remontés durant cette soirée. «Quand je suis arrivé à Dakar, c’est l’un des groupes qui m’a inspiré parce que j’ai connu Ablaye Mboup, Ndiouga Dieng et Thione Seck. Avec Doudou Seck, on quittait Pikine pour venir l’attendre qu’il termine sa prestation avec le Baobab pour repartir à 4h, 5h du matin à Pikine», se rappelle-t-il.

Groupe inspirant, l’Orchestra Baobab est aussi un miraculé du showbiz. En effet, aphone pendant une quinzaine d’années, c’est le producteur anglais Nick Gold qui ramène à la vie le mythique orchestre. Sur la scène de Sorano, hommage lui a été rendu. Il a reçu un cadeau des mains de Baba Maal. «J’étais sur un marché quand j’ai entendu jouer un disc avec Outro horas. J’ai beaucoup aimé et quelqu’un m’a donné le contact de Balla Sidibé. Je lui ai écrit une lettre et on a commencé à travailler ensemble», raconte Nick Gold. Pour cette année qui marque le cinquantenaire de l’Orchestra Baobab, la célébration a pris des allures de super ndadje. Les groupes de parrains et marraines appelés par Alpha Dieng se livrant à des séances de batré. Au point que certains ont sans doute pensé s’être trompés d’orchestre. Mais au final, la soirée aura été belle. De beaux moments de partage pour donner plus de force encore à ce groupe emblématique du Sénégal. Rendez-vous est déjà pris pour une prochaine étape, la sortie de l’album du cinquantenaire.
mamewoury@lequotidien.sn

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