Les acteurs culturels pourront bénéficier d’une rallonge de 2,5 milliards de francs Cfa pour faire face aux conséquences du Covid 19, après une première dotation de 3 milliards au secteur des arts et de la culture.
Au lendemain du sit-in tenu mercredi dernier, les acteurs culturels ont rencontré le ministre de la Culture et de la communication. Abdoulaye Diop a ainsi informé les associations qu’une enveloppe de 2 milliards 500 millions de francs Cfa serait mise à leur disposition. Après les 3 milliards destinés à les appuyer durant la première vague de la pandémie, cette deuxième enveloppe vient pour mettre fin au bras de fer entamé par les acteurs culturels depuis quelques jours, suite aux nouveaux arrêtés du ministre de l’Intérieur visant à interdire les spectacles. Le ministre de la Culture a tenu tout de même un langage de vérité aux acteurs culturels. «L’Etat sera amené à prendre des décisions plus fortes que cela», a tenu à dire le ministre de la Culture en soulignant qu’il n’est pas exclu de retourner «vers le confinement général» si toutefois la pandémie ne connaît pas une tendance baissière. «Quand l’économie est à l’arrêt, le premier perdant c’est l’Etat du Sénégal. Il va prendre des décisions en fonction de l’évolution de la pandémie», indique le ministre Abdoulaye Diop, sous l’œil de Zeynoul Sow, président des Acteurs de l’industrie musicale (Aim), et Daniel Gomez, coordonnateur de la Coalition des acteurs culturels (Cam) qui, avec les membres de leurs associations, ont été séparément reçus par le patron de la culture sénégalaise.
Pour éviter que le partage de cette enveloppe ne suscite les mêmes polémiques que pour la première, le ministre de la Culture informe qu’une réunion sera tenue avec l’ensemble des structures regroupant les acteurs culturels pour arrêter la meilleure formule possible pour le partage de cette manne financière. Pour Zeynoul Sow, président des Acteurs de l’industrie musicale (Aim), ces 2,5 milliards de francs constituent «une petite satisfaction». «C’est une bonne chose en attendant de voir les chiffres de la maladie», souligne M. Sow. Pour Daniel Gomes, «la meilleure solution c’est de ne pas donner l’argent aux associations». Une position que la Cam a réaffirmée dans un communiqué de presse. «La Cam et ses alliés demandent au ministre de la Culture et de la communication que la gestion et la distribution de cette subvention restent sous la responsabilité directe du ministère de la Culture», souligne l’organisation dont la revendication principale, à savoir l’ouverture des salles de spectacle et des lieux de diffusion, demeure. M. Gomes rappelle d’ailleurs que le Plan de relance de la culture, élaboré par les acteurs culturels, est basé sur un horizon de 5 ans, de 2020 à 2025. Ce plan stipule la mise en œuvre de la Loi sur le droit voisin, la mise en place du Statut de l’artiste et la Société de gestion collective. «La commission permanente de contrôle jusque-là est un point épineux qu’il faut qu’on règle une bonne fois pour toutes. Je pense que le statut de l’artiste, on peut encore y travailler. Nous avons des appuis aussi bien de l’Organisation internationale du travail que du ministère du Travail. On peut encore peaufiner des choses pour aller plus loin», fait remarquer M. Gomes.