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Hakim ARIF : « L’Afrique devrait aussi penser à la libre circulation de la connaissance »

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Hakim ARIF : « L’Afrique devrait aussi penser à la libre circulation de la connaissance »

Les meilleurs travaux de recherche ont été présentés à la Conférence économique africaine 2018 (AEC 2018) qui a eu lieu à Kigali, début décembre. Deux chercheurs ont été récompensés, tous deux exerçant dans des universités hors d’Afrique. Une « curiosité » qu’analyse Hakim ARIF, constatant qu’on ne compte que treize universités africaines dans le Top 1 000 du classement mondial du « Center for World University Ranking »…
Une contribution de Hakim ARIF
Directeur général de L’Observateur du Maroc et de l’Afrique

Le prix du meilleur document de recherche a été en effet attribué à Blaise Gnimassoun, de l’Université de Lorraine, en France, pour son exposé intitulé « Regional Integration : Do intra-African trade and Migration improve income in Africa ? » (Intégration régionale : le commerce intra-africain et les migrations améliorent-ils les revenus en Afrique ?).

Quant au prix du meilleur article, il est allé à Sylvanus Kwaku Afesorgbor, Professeur assistant à l’Université de Guelph en Ontario, au Canada, et fondateur du Centre for Trade Policy Analysis and Development à Accra au Ghana, pour son article « The Economic Diplomacy in Africa : The Impact of Regional Integration versus Bilateral Diplomacy on Bilateral Trade » (La diplomatie économique en Afrique : comparaison entre l’impact de l’intégration régionale et celui de la diplomatie bilatérale sur le commerce bilatéral).

Les deux travaux récompensés sont tous deux réalisés par des chercheurs exerçant dans des universités hors d’Afrique. C’est déjà un grand point d’interrogation pour les universités et les gouvernements africains.

Les Africains auront l’impression que les travaux de recherche ne peuvent avoir une certaine crédibilité que lorsqu’ils sont issus d’universités européennes ou nord-américaines.
Il s’agit moins de sous-estimer la recherche faite hors d’Afrique que d’inciter les universités, les écoles et les gouvernements africains à s’impliquer dans la recherche scientifique en général. C’est la seule manière pour l’Afrique de créer ses propres concepts et partant ses propres projets de développement.

Dans le classement du « Center for World University Ranking », des 1 000 meilleures universités au monde pour 2018-2019, il n’y a que 13 universités africaines. Et la première d’Afrique (Cap Town, Afrique du Sud) se retrouve au 223e rang mondial.

Par comparaison, 212 universités américaines sont dans le Top 1 000. Il ne s’agit pas seulement d’être bien classé pour le classement en de soi. La compétition économique mondiale commence dans l’université et dans les centres de recherche. C’est de là que sortent toutes les idées qui font les entreprises les plus performantes au monde. C’est aussi là que s’acquiert la véritable indépendance.


L’Afrique qui pense à la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes devrait aussi penser à la libre circulation de la connaissance. Et il y a un moyen pour cela : inciter les universités à établir des alliances, créant ainsi un effet de levier susceptible de permettre le dépassement des grandes difficultés qui paralysent la recherche et les chercheurs.

africapresse.paris

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