«C’est un film qui m’a subjugué. Il y a un débordement d’énergie, d’intelligence et de sensibilité qui provient de quelqu’un qui a à cœur de raconter un traumatisme, une douleur personnelle, une réflexion sur la construction des relations sociales qui entrent dans une mythologie quotidienne. Et qui travaille quelque chose dans nos rapport avec la violence, avec les parents. C’est un film qui me ressemble. Même ce masque d’amour et de relation filiale est une violence dans le fait que le père ne peut pas parler à l’enfant. Dans nos rapports, il n‘y a que l’ordre et l’injonction. Lopy travaille ce que j’appelle une sorte d’archéologie de la violence. Dans une séquence crépusculaire, où on prépare la tabaski, on voit comment les couteaux sont aiguisés, les gens qui passent dans cette indifférence et les moutons qui ont peur. Le film a travaillé la peur tout au long. Nous ressentons cette peur des moutons et c’est le cinéaste qui arrive à nous la restituer. C’est un film bouleversant qui fait peur en nous comme disait Sony Labou Tansi. Nous méritons un cinéma comme ça, riche en émotion, qui nous ressemble, qui creuse des choses subtiles et nous les restitue».
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