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Rencontre – Droits humains et migrations : Questions 100 suites

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Un atelier portant sur une formation régionale des institutions nationales des droits humains en Afrique de l’Ouest sur le monitoring des droits humains dans le contexte de la migration s’est ouvert à Dakar, ce lundi 7 novembre 2022. Organisé par l’Office des Nations unis contre la drogue et le crime (Onudc) et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (Hcdh), l’atelier a pour objectif, entre autres, de sensibiliser les gouvernements et les institutions démocratiques, comme les comités nationaux des droits de l’Homme, afin qu’ils comprennent les enjeux de la migration dans leurs pays, régions et qu’ils jouent pleinement le rôle qui leur est dévolu.

Par Pape Moussa DIALLO – C’est une course contre la montre. Sensibiliser les gouvernements et les institutions publiques, comme les comités nationaux des droits de l’Homme, afin qu’ils comprennent les enjeux de la migration dans leurs pays et qu’ils jouent pleinement leur rôle. C’est l’un des objectifs que s’est fixé l’atelier qui s’est ouvert à Dakar, hier. La prise en compte des droits des populations migrantes est un défi majeur auquel tous les acteurs doivent s’accorder et s’impliquer pour humaniser davantage la migration. «La prise en compte des droits de l’Homme, notamment celui des personnes migrantes qu’elles soient régulières où irrégulières, est un grand défi», assène Robert Kotchani, représentant régional du Haut-commissariat aux droits de l’Homme, lors de son allocution d’ouverture. Pour lui, il y a des facteurs externes, qui poussent les populations à se déplacer. Néanmoins, relate-t-il, «elles migrent parce qu’elles cherchent de meilleures conditions de vie». En outre, il n’a pas occulté le fait que les déplacements des personnes peuvent aussi être motivés par des crises, des conflits armés mais aussi avec les effets désastreux des changements climatiques. Etant le plus grand bailleur de Promise, Mme Joan J.J. Wiegman, ambassadrice du Royaume des Pays-Bas au Sénégal, n’a pas caché sa satisfaction. A l’en croire, «tous les aspects des droits humains sont importants pour nous». Elle reconnaît que la migration est un problème mondial qui inclut le respect des droits des migrants qui, pour la plupart, ignorent qu’ils ont des droits quelle que soit la situation dans laquelle ils se trouvent. Selon l’ambassadrice des Pays-Bas, l’atelier est un cadre «d’échange et de partage d’expériences pouvant aider à renforcer mutuellement les comités nationaux des droits de l’Homme pour mieux les permettre de défendre et de représenter les droits des migrants».
Le pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières est fondé sur le Droit international des droits de l’Homme et réaffirme l’engagement des Etats à respecter, protéger et mettre en œuvre tous les droits de l’Homme pour tous les migrants. Cependant, l’adoption d’une politique migratoire pourrait aider les Etats africains à mieux gérer les migrations. Même si cela a été une forte recommandation du Sommet de la Valette, tenu en novembre 2015, l’écrasante majorité des Etats africains, notamment ceux de l’Ouest, n’en disposent pas. Pour autant, le représentant régional du Haut-commissariat aux droits de l’Homme, Robert Kotchani, n’a pas manqué de saluer la mise en place du Comité interministériel de lutte contre l’émigration irrégulière (Cilec) par le Sénégal. «Il faut encourager la création et l’opérationnalisation d’institution comme le Cilec afin que les choses soient bien claires», dit-il. Avant de poursuivre : «On doit être clair sur ce qu’on veut en matière de migration pour l’atteinte des objectifs fixés sur le terrain.»
Venu prendre part à l’activité, le coordonnateur du Comité sénégalais des droits de l’Homme, Abdoulaye Mar, n’a pas manqué de plaider pour une approche basée sur «les droits de l’Homme». Selon lui, les mesures restrictives ont atteint leurs limites et ne peuvent pas régler la question de la migration. Pour y arriver, M. Mar estime que le comité doit être associé aux discussions afin qu’il puisse jouer pleinement son rôle dans l’orientation de la gouvernance migratoire fondée sur le respect des droits de l’Homme. Etant un conseiller de l’Etat au regard de la loi qui a créé le comité, M. Mar estime que «les autorités doivent nous saisir de manière à avoir plus d’informations sur l’approche fondée sur les droits de l’Homme en abordant certaines thématiques».
Il faut savoir que le Promise est une initiative entre l’Office des Nations unis contre la drogue et le crime (Onudc) et le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (Hcdh). Il vise le renforcement des capacités des pays africains de l’Ouest à développer une réponse au trafic illicite de migrants basée sur les droits de l’Homme ainsi qu’à répondre efficacement aux violations des droits de l’Homme en lien avec la migration irrégulière. L’atelier de Dakar a réuni neuf (9) pays de l’Afrique de l’Ouest parmi lesquels le Niger, la Gambie, le Burkina, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, entre autres…

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