Home Société Sortie – Agression de la députée Amy Ndiaye à l’Assemblée nationale : Les féministes réclament la tête des députés incriminés

Sortie – Agression de la députée Amy Ndiaye à l’Assemblée nationale : Les féministes réclament la tête des députés incriminés

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Sortie – Agression de la députée Amy Ndiaye à l’Assemblée nationale : Les féministes réclament la tête des députés incriminés

Les féministes du Sénégal appellent à la déchéance des mandats des députés du Pur, Massata Samb et Mamadou Niang. Ces derniers, clament-elles, n’ont plus leur place à l’Assemblée nationale, après l’agression physique qu’ils ont perpétrée sur leur collègue Amy Ndiaye, hospitalisée depuis cette attaque.

Par Aliou DIALLO – Les députés Massata Samb et Mamadou Niang doivent être «immédiatement» démis de leurs fonctions après qu’ils ont agressé Amy Ndiaye, estime la Plateforme des féministes du Sénégal. Selon ces femmes, les deux parlementaires du Parti pour l’unité et le rassemblement (Pur) sont «indignes de représenter le Peuple et qu’ils reçoivent les sanctions judiciaires à la hauteur de leur crime». Elles ont fait savoir, dans un communiqué, qu’un tel acte ne saurait rester impuni. «Que des personnes élues de la République agressent, en pleine séance, devant le regard de la communauté nationale et internationale, avec une telle violence et une telle force tranquille, en toute puissance et en plein sentiment d’impunité, une femme députée, en dit long sur la force de l’ordre patriarcal établi. C’est une honte ! Les commentaires de soutien de l’acte de la part de plusieurs parlementaires dans les medias ont été pires», s’indignent encore les féministes. Et d’ajouter : «Cet acte dégradant, indigne de notre Parlement, restera une marque infamante dans les annales de l’histoire politique et dans l’histoire des femmes au Sénégal.»
Le Sénégal, bon élève de la parité parlementaire mais parmi les derniers dans la lutte contre les violences masculines. C’est aussi la conviction des membres de la plateforme des féministes du Sénégal. Elles arguent : «Le Parlement sénégalais se targue de refléter les mutations de la société avec une «soi-disant» parité. Mais il doit aussi être un exemple et un modèle de rapports sociaux pluriels égaux, pacifiques et tolérants. Pourtant nous venons d’assister à une scène dégradante pour l’ensemble du système démocratique, et pour la femme en particulier.» Avant de se poser une multitude de questions : quel message lançons-nous à cette petite fille qui voudrait devenir députée et changer le monde de la petite enfance ? Que disons-nous à cette jeune femme, consciente des enjeux des luttes politiques qui font le monde, et qui à son tour voudrait se lancer dans l’action ? Que disons-nous à cette jeune mère qui, consciente de l’emprise des lois votées et de leur impact sur sa vie intime, voudrait se lancer et voir enfin se partager l’autorité parentale ? Que leur dirions-nous si cette violence au Parlement passait sans sanction ?
Cette agression de la parlementaire intervient dans un contexte de célébration des 16 jours d’activisme, juste quelque temps après la grande messe sur la Masculinité positive organisée à Dakar par l’Union africaine. Ainsi les féministes interpellent le président de la République, la ministre de la Femme, de la famille et de la protection des enfants, le ministre de la Justice, ainsi que les députés. «Il est votre devoir, disent-elles, face au Peuple sénégalais et aux femmes qui en constituent au moins la moitié, de tirer enfin les conclusions qui s’imposent à propos de tels actes et de prises de position, incompatibles avec la lutte contre les violences faites aux femmes.» La Plateforme des féministes du Sénégal pense que le Président Macky Sall se doit de booster la lutte contre les violences masculines avec, comme arme, la promotion de ladite masculinité positive. «Fermer les yeux sur une telle violence, sur une telle arrogance dans l’Hémicycle, ferait jurisprudence et annihilerait toute velléité d’affirmation des femmes dans les espaces de prise de décision, dominés par les hommes, que ce soit le patriarcat ou la domination masculine. Notre pays ne peut se développer, ni s’épanouir, dans un tel système d’inégalité et d’injustice», concluent-elles.

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