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Taux d’inflation et endettement : L’alerte du FMI

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Taux d’inflation et endettement : L’alerte du FMI

Le Fonds monétaire international (Fmi) estime que l’économie du Sénégal se porte bien au regard du contexte. Le Fmi prévoit un taux de croissance de 4,7% en 2022. Cependant, il attire l’attention sur le niveau de la dette qui ôte «toute marge de manœuvre» en cas de chocs extérieurs.

Moustapha Ba, ministre des Finances et du budget

Par Malick GAYE – L’économie sénégalaise se porte bien. Ce sont les mots du chef de division du département Afrique du Fonds monétaire international (Fmi). Edward Gemayel, qui est au Sénégal pour la revue des programmes en cours, était face à la presse hier.
«L’économie sénégalaise se porte bien par rapport aux autres économies de l’Afrique. Pour 2022, nous estimons la croissance à 4,7%. Quoi que revue en baisse, cette croissance n’est pas mal, si on prend en considération le contexte actuel avec le Covid-19, la guerre en Ukraine et la hausse des prix des denrées alimentaires», a expliqué Edward Gemayel. Malgré ce constat général, le Sénégalais peine à voir l’embellie de ces chiffres à cause de l’inflation. Qui, d’après le fonctionnaire de l’institution de Bretton Woods, «a été revue à la hausse. Selon les données d’octobre, nous sommes à plus de 13%. Pour l’année 2022, on estime l’inflation entre 8 et 10%. On pense que la situation va s’améliorer en 2023. La croissance va atteindre 8,7%, grâce aux champs gaziers et pétroliers. L’inflation va graduellement baisser pour atteindre 2 à 3%».  Fort de ce constat, Edward Gemayel estime que l’inflation ne va pas creuser le déficit budgétaire, grâce aux recettes qui ont dépassé la prévision. «Pour les finances publiques, le gouvernement s’était engagé pour un déficit à 6.2%. L’engagement est toujours tenu pour cette année. Les recettes sont bonnes. Elles sont au-delà des prévisions cette année. Pour les dépenses, il y a eu des changements. Les subventions ont presque doublé par rapport à la loi des finances rectificative de mai où on estimait les subventions de l’ordre de 300 milliards, alors qu’on pense qu’elles devraient dépasser les 700 milliards. Ce qui va représenter 4% du Pib. Malgré cela, le déficit sera maintenu. Pour l’année prochaine, le gouvernement prévoit un déficit de 5,5%. Nous pensons que les recettes vont augmenter au moins de 100 milliards pour 2023», a-t-il détaillé.

Avant d’alerter sur les conséquences du niveau de la dette. «La dette est en train d’augmenter à cause des chocs auxquels le Sénégal fait face avec le Covid-19, la guerre en Ukraine. La dette est toujours soutenable, cependant, la marge de manœuvre pour faire face à de nouveaux chocs a quasiment disparu. La dette est actuellement entre 75 et 77% du Pib. C’est pourquoi on encourage le gouvernement à continuer les mesures de consolidation graduelle au niveau des prochaines années qui sont axées sur une amélioration des recettes, une élimination importante au niveau des exemptions fiscales et un assainissement des dépenses, principalement au niveau des subventions, et pouvoir utiliser les économies dans les secteurs de la santé, de l’éducation», a affirmé Edward Gemayel. Qui informe que le Sénégal va toucher d’ici décembre, 135 milliards du Fmi.

Par ailleurs, le chef de division du département Afrique du Fmi est largement revenu sur les subventions faites par l’Etat sur les énergies afin de maintenir son prix. «350 milliards sont prévus en 2023 pour la subvention sur les énergies. Nous pensons que cette allocation est un peu ambitieuse. On voit les dépenses pour les subventions aux alentours de 450 milliards. Cependant, cela nécessite des actions par le gouvernement. Si ces mesures ne sont pas prises, les subventions pourront plus que doubler. Cela pourrait amener le déficit à 7 ou 8%», a déclaré Edward Gemayel.
mgaye@lequotidien.sn

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