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Ziguinchor – Manifestations du 16 mars et jours suivants : 96 inculpations, 64 mandats de dépôt et 32 libertés provisoires

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96 personnes ont été inculpées depuis les manifestations du 16 mars dernier par le Parquet de Ziguinchor. Selon les autorités judiciaires qui étaient en point de presse hier, il n’y a pas eu des poursuites de flagrants délits, ni de classement sans suite. Il n’y a pas eu non plus de procédure d’information judiciaire car les dossiers présentés ne nécessitaient pas ce type de règlement.

Par Khady SONKO – Depuis les manifestations du 16 mars dernier, 96 manifestants ont été arrêtés et déférés au niveau du Parquet de Ziguinchor. «Parmi ces 96 personnes, 64 avaient été placées sous mandat de dépôt, pendant que 32 personnes, essentiellement des mineurs et des élèves, ont été mises en liberté provisoire», a expliqué hier à la presse, le procureur près le Tribunal de grande instance de Ziguinchor. Papa Ismaël Diallo souligne qu’hormis quelques mineurs non encore jugés, mais qui sont tous en liberté provisoire au regard de la particularité de leur situation, tous les prévenus majeurs sont fixés sur leur sort pour avoir été tous jugés en flagrant délit, avec des fortunes diverses.

«Aucune procédure d’information judiciaire, c’est-à-dire aucune saisine de juge d’instruction, n’a été faite, car non seulement il ne s’agissait pour le Parquet de Ziguinchor, en relation avec notre hiérarchie, notamment le Parquet général, que de poursuites de principe sur la base d’indices et de charges retenues, afin de présenter ces personnes interpellées devant une juridiction de jugement. Ce qui a été fait», a développé M. Diallo.

Le procureur de la Répu­blique près le Tribunal de grande instance de Ziguinchor ajoute : «En termes de démarche et de politique criminelle, au regard de nos particularités, il ne nous semblait pas nécessaire pour le dénouement de ces dossiers, de saisir le juge d’instruction.»

Que des flagrants délits
«Il n’y a pour le moment que des poursuites de flagrants délits. Il n’y a pas eu de classement sans suite. Aucune procédure d’information judiciaire n’a pour le moment été ouverte car les dossiers qui ont été présentés ne nécessitaient pas ce type de règlement», appuie pour confirmer le Procureur général près la cour d’appel de Ziguinchor. En fait, précise Saliou Mbaye, «dans tous les cas, les mis en cause ont été appréhendés soit au moment des faits, ou dans un temps très voisin de l’action. Il nous semblait plus judicieux pour le dénouement de ces dossiers, de saisir la juridiction des jugements pour apprécier le bien-fondé de l’accusation. Si au cours des enquêtes qui sont en cours, nous tombons sur des dossiers qui nécessitent l’ouverture d’une information, nous aviserons».

Ces sorties des procureurs s’expliquent par le souci pour eux de porter à la connaissance de l’opinion, des éléments précis relatifs aux procédures judiciaires ayant trait aux manifestations de ces derniers jours.

Le point de presse des autorités judiciaires avait pour objet de faire le point sur des procédures engagées suite aux manifestations des 15, 16 mars et jours suivants dans le ressort de la Cour d’appel de Ziguin­chor.

Ainsi, à Kolda, aucune manifestation d’envergure de nature à troubler l’ordre public n’a été notée dans les trois départements. En conséquence, aucune poursuite judiciaire n’a été intentée concernant les événements visés par le procureur de la République.

Par contre, à Sédhiou, les demandes de marche pacifique déposées dans tous les départements pour la journée du 15 mars 2023 avaient été toutes autorisées par l’autorité administrative et aucun débordement n’avait été constaté. «Ce n’est que le 16 mars que des jeunes encagoulés ont fait sortir les élèves du nouveau lycée. A Bounkiling, toujours à Sédhiou, des élèves avaient bloqué la Rn4, à hauteur de Diakounda et de Saré Alkaly, mais ils avaient été vite dispersés par les gendarmes. Dans la journée du 17 mars, d’autres échauffourées à Bounkiling, aussitôt 10 manifestants ont été arrêtés et déférés au Parquet et poursuivis pour des faits de participation à des manifestations non autorisées et troubles à l’ordre public, sur le fondement de l’article 97 du Code pénal. Une procédure de flagrant délit a été intentée contre eux. Placés sous mandat de dépôt, ils seront relaxés le 23 mars suite à une annulation pour vice de forme du procès-verbal d’enquête», a détaillé Saliou Mbaye.

Pour Ziguinchor, 40 personnes ont été inculpées au cours des manifestations et déférées au niveau du Parquet du Tribunal de grande instance de Ziguinchor. Parmi elles, 34 avaient été inculpées et placées sous mandat de dépôt pour diverses infractions. «Les 6 autres personnes, qui étaient des mineurs, avaient été inculpées puis laissées en liberté provisoire. Pour ces 40 personnes jugées en audience de flagrant délit du 21 mars 2023, 18 d’entre elles avaient été relaxées, 2 condamnées à une peine assortie de sursis et l’affaire concernant les autres avait été mise en délibéré et vidée à l’audience des flagrants délits le 28 mars», a précisé le procureur Mbaye.
ksonko@lequotidien.sn

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