Home Actualités Arrestation de Pape Alé et contrat d’armement de 45 milliards : Me Thiam fait la leçon et menace les journalistes – Lequotidien

Arrestation de Pape Alé et contrat d’armement de 45 milliards : Me Thiam fait la leçon et menace les journalistes – Lequotidien

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Arrestation de Pape Alé et contrat d’armement de 45 milliards : Me Thiam fait la leçon et menace les journalistes – Lequotidien

Me Moussa Bocar Thiam, dans un style paternaliste, s’est payé le luxe d’administrer un cours de journalisme aux hommes qui se battent pour la libération de Pape Alé Niang. Pour le ministre de la Communication, la Coordination des associations de presse (Cap) devrait faire preuve de prudence sur le dossier du directeur du site d’informations Dakar Matin. Pour lui, Pape Alé Niang a suivi ses penchants politiques et doit répondre de ses actes. Dans la même logique, le ministre a menacé les journaux qui ont publié le contrat d’armement entre l’Etat et Petit Boubé dont Orccp évoque une surfacturation de plus de 20 milliards Cfa. «L’Etat va prendre ses responsabilités», a-t-il prévenu.

Par Malick GAYE – L’arrestation du journaliste Pape Alé Niang est perçue par la Coordination des associations de presse (Cap) comme une entrave à la liberté d’expression. Le patron du site Dakar Matin, placé sous mandat de dépôt, est poursuivi pour «divulgation d’informations classées Secret Défense». Pour le ministre de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique, la Cap devrait faire «attention». Invité du Grand jury de la Rfm d’hier, Me Moussa Bocar Thiam estime que l’Etat doit assumer pleinement son rôle. «Pour des raisons ou penchants politiques, devrait-on se permettre de laisser faire les dérives ?», s’est-il d’abord interrogé. Ainsi, «il faut savoir que la liberté d’expression est une liberté encadrée parce que limitée par des exceptions prévues par la loi et le règlement, notamment le Secret Défense, la Sécurité nationale», a-t-il interprété l’arrestation de Pape Alé Niang.
Toujours dans sa logique d’expliquer le supposé bien fondé de l’arrestation du journaliste d’investigation, Me Moussa Bocar Thiam a rappelé l’article 5 du Code de la presse qui stipule : «Le journaliste a droit au libre accès de toutes les sources d’information, d’enquêter sans entrave sur tous les faits d’intérêt public sous réserve du respect du Secret Défense, du secret de l’enquête et de l’instruction.»
Fort de cette interprétation, Me Moussa Bocar Thiam interpelle les associations de la presse en estimant que «ce n’est pas tout combat d’un journaliste qui est celui de la corporation».

Contrat d’armement, les menaces de Me Moussa Bocar Thiam
Toujours dans sa logique d’enseigner la pratique du journalisme aux journalistes, l’avocat de formation a menacé les journaux qui ont évoqué le contrat d’armement passé par le ministère de l’Environnement, d’un montant de 45 milliards de francs Cfa dont le Consortium de journalistes d’investigation (Orccp) a relevé une surfacturation de plus de 20 milliards. «Ces infractions ne seront pas impunies. Je suis clair. Il est clair que l’Etat du Sénégal, qui a la responsabilité de veiller aux lois et règlements, prendra toutes les mesures nécessaires (…) Nous allons revenir à l’ordre. Ne pas autoriser qu’un journaliste ou qu’un consortium de journalistes puisse violer délibérément le Secret Défense, qui peut nuire à la stabilité de notre pays, à l’honorabilité de nos Forces de défense et de sécurité. Nous devons tous y veiller et, il appartient à l’Etat de prendre ses responsabilités et il le fera ; quelles qu’en soient les conséquences», a menacé Me Moussa Bocar Thiam.
Faut-il le préciser, l’opposition a annoncé une commission d’enquête parlementaire sur ce contrat d’armement passé par le ministère de l’Environnement avec le sieur Aboubakar Hima dit «Petit Boubé».
D’après un communiqué du gouvernement, ces armes sont destinées à équiper les agents des Eaux et forêts. «Un journaliste ne peut pas tout dire, tout révéler, surtout des choses qui peuvent nuire aux intérêts supérieurs de la Nation. C’est intolérable et inadmissible ! Cet intérêt public à informer disparaît dès lors qu’il y a un intérêt public qui appartient à l’Etat du Sénégal à travers la stabilité du pays.» C’est ainsi que Me Moussa Bocar Thiam a terminé son cours sur le journalisme devant Le Grand jury.
mgaye@lequotidien.sn

 

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