Lors de son entretien exclusif avec France 24 en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président Bassirou Diomaye Faye est revenu sur le dossier sensible de la dette cachée, évaluée à près de 7 milliards de dollars par le FMI.
Le chef de l’État a rappelé qu’il avait lui-même, dès 2018, alerté l’institution internationale sur les dépassements liés à l’endettement extérieur. « De ma main, j’ai écrit une lettre qui a été portée par notre député, Ousmane Sonko, pour alerter le FMI. Non seulement nous n’avons pas eu de réponse, mais aucune diligence n’a été faite », a-t-il déploré.
Arrivé aujourd’hui au pouvoir, Diomaye Faye dit avoir pris ses responsabilités : « C’est moi qui ai demandé qu’on applique la loi portant code de transparence dans les finances publiques. Nous avons fait auditer la dette, la Cour des comptes l’a certifiée et nous avons commandé des audits privés pour plus de crédibilité. »
Selon lui, les résultats sont accablants. « Nous avons trouvé pire : 119 % de dette et 13 % de déficit. Voilà la réalité de nos finances publiques. », souligne le chef de l’Etat.
Le président précise que cette démarche n’a pas été entreprise pour plaire au FMI mais « pour la crédibilité du Sénégal et de ses dirigeants vis-à-vis de leur peuple et de leurs partenaires ».
Concernant la publication de l’audit, il laisse la responsabilité au FMI. « Ce n’est pas notre audit, mais certainement s’il est mené par le FMI, il en assumera la publication », prévient Diomaye.
Enfin, sur la question des responsabilités politiques, Bassirou Diomaye Faye insiste : « Il ne saurait y avoir de présomption de culpabilité sur qui que ce soit. La justice, sereinement, se prononcera sur la base de preuves matérielles. », selon lui.
