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L’aliénation et la banalisation des concepts ou la crise de la communication politique au Sénégal – Lequotidien

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Notre pays vit dans une tension, pour ne pas dire  crise politique permanente, à cause  principalement d’un dysfonctionnement notoire de la communication politique qui, si elle est parfaite, ne laisse aucune place au doute, au scepticisme, à la méfiance, aux suppositions et supputations, à la stigmatisation, à la haine et aux heurts.

La communication politique repose sur l’art de convaincre sans en donner l’impression, amener sa cible à rallier sa cause, ce  qui suppose de la part du communicant, qualité, aptitudes et prédispositions dont une connaissance étendue,   une capacité d’intelligence émotionnelle vis-à-vis de la cible, une prise en compte  de l’environnement socio- cultuel,  la maîtrise des outils de communication dont principalement la langue de communication et sa modalité,  le langage ou l’adaptation de celle-là au  registre qui sied.

Malheureusement la carence  des acteurs politiques en matière de formation en communication de manière générale et en communication  politique de manière spécifique, mais aussi et surtout, l’aliénation et la banalisation généralisée des concepts, et l’usage débridé des codes, ont conduit à un bourdonnement de ruche d’abeilles, à une  cacophonie dans l’espace politique sénégalais au point que chacun entend et retient ce qu’il veut de ce qui se dit.

Ainsi, les concepts configurant la face rêvée d’une vie en communauté harmonieuse tels «démocratie» qui ne rime pas avec libertinage,  violence et arrogance ; «liberté» qui ne rime pas avec permissivité et  impunité ; «droits de l’Homme» qui ne sauraient extirper l’individu des lois et règles de sa communauté ; «investigation» qui signifie recherche de la  vérité et non l’imposture ou obsession à trouver des poux sur la tête de  l’autre ou acharnement aveugle ; «liberté d’expression» qui ne saurait être licence à tout ; «droit du citoyen à l’information» qui ne saurait noyer la responsabilité individuelle de l’homme de Média ; tous ces concepts sont devenus galvaudés, aliénés à l’autel des égo démesurés et des intérêts partisans ou opportunistes.

Aussi ont-ils une lourde responsabilité, les professionnels de la communication, dans les dérives des peuples car il ne fait aucun doute que c’est  la communication qui façonne les esprits et détermine les comportements et positionnements des citoyens. Ainsi toute information doit revêtir le sceau du professionnalisme et  de la responsabilité, il y va de la stabilité et de la paix sociale et ce doit être le viatique d’un homme de presse.
Walmaakh NDIAYE
Observateur politique 

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