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Procédures judiciaires contre Wari : Kabirou Mbodji saisit le président de la République

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Le procès en appel de Kabirou Mbodji devrait s’ouvrir ce matin au Palais de justice, même s’il a décidé de ne pas se présenter à la barre. Face à cette nouvelle procédure, ses avocats ont saisi le Président Sall pour dénoncer un lynchage de leur client et le non-respect de l’autorité de la chose jugée.

Kabirou Mbodji, fondateur de Wari, devait être ce matin, devant le juge correctionnel d’appel. Mais, il ne sera pas présent au Palais de justice de Dakar, préférant laisser ses avocats le représenter, en invoquant les dispositions de l’article 401 du Code de procédure pénale. «On peut le représenter, même si le président (du Tribunal) a dit non, parce que ce n’est pas prévu par les textes. Je lui ai dit : eh bien, c’est prévu par un article du Code de procédure pénale, qui dit que celui qui plaide des exceptions de procédure, peut plaider par son avocat en son absence», explique Me Pierre-Olivier Sur, avocat du fondateur de Wari, visé par une procédure judiciaire pour augmentation de capitaux et abus de biens sociaux présumés, par d’anciens associés et partenaires.

Connu du prétoire dakarois, après avoir défendu Karim Wade, l’ex-bâtonnier du Barreau de Paris rappelle qu’il avait obtenu, pour le premier chef d’accusation, un non-lieu du juge d’instruction. Quid du second ? Selon lui, le juge d’instruction avait demandé un renvoi devant un juge correctionnel. Mais, son client obtiendra un non-lieu au niveau de la Chambre d’accusation, qui a été confirmé par la Cour suprême. Et une deuxième plainte, portant sur les mêmes accusations, est venue relancer l’affaire. Et le juge correctionnel l’a condamné à 6 mois de prison avec sursis et une amende de 1,5 milliard de F Cfa, en première instance. «On ne peut pas être jugé deux fois pour la même chose. Ça s’appelle l’autorité de la chose jugée», assure Me Pierre-Olivier Sur.

Cette procédure met en rogne les avocats de Kabirou Mbodji, qui ont saisi le Président Macky Sall, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature. «Il est victime d’un terrible lynchage, le présentant comme un délinquant ayant détourné l’argent de ses compatriotes, ce qui est impossible, puisque ni lui-même ni aucune de ses sociétés n’a contractuellement accès à l’argent des utilisateurs, lequel est exclusivement logé dans des banques», liste Me Olivier Sur, dans la lettre adressée au chef de l’Etat, hier. Il poursuit pour marquer son étonnement : «En dépit de ce délit impossible reproché sur les réseaux sociaux, il est poursuivi en correctionnelle pour des ruptures contractuelles concernant des partenaires commerciaux et d’anciens associés. Rien donc que de très classique, dans le monde des affaires. Pourtant ces deux dossiers sont devenus des procédures manipulées, on ne sait par qui, ayant donné lieu à des condamnations hors normes (prison et dommages et intérêts faramineux), sans qu’il n’ait pu se défendre puisque, au prétexte de la période post-Covid-19, les principes essentiels des droits de la défense internationalement reconnus et d’autorité de la chose jugée n’ont pas été respectés.» Par conséquent, il souhaite attirer son «attention» à propos de cette procédure, en tant que président du Conseil supérieur de la magistrature.
Aujourd’hui, Wari poursuit son éclosion loin du Sénégal, notamment au Nigeria et en Côte d’Ivoire, pour l’Afrique de l’Ouest. En apparence, la rupture avec le Sénégal semble définitive à cause de ses «déboires judiciaires». «Peut-être qu’il en a ras-le-bol de cette situation. Il se dit que, comme le Sénégal n’a plus besoin de lui, le pays n’a qu’à faire sans lui», avance son avocat, Me Pierre-Olivier Sur.
bsakho@lequotidien.sn

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