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Sokhna Aïda Diallo Les notes de «grâces»

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Après la disparition de Cheikh Béthio Thioune, elle a pris toute la lumière. Sokhna Aïda Diallo concentre toute son énergie pour perpétuer la tradition chez les Thiantacounes. Troisième épouse du défunt guide des Thiantacounes, Aïda Diallo occupe une place centrale dans la hiérarchie de cette communauté, après avoir été choisie «Dieuwrigne universelle» par son mari. Elle s’est toujours distinguée dans «le travail» et tout le monde se souvient de ses gros «adiya», à savoir des mallettes d’argent et des voitures de luxe remises à son guide. Sous les vivats des talibés.

Sokhna Aïda Diallo a grandi dans l’ombre de Cheikh Béthio Thioune. Ayant fait allégeance au défunt guide en 1993, alors qu’elle avait 12 ans, elle a toujours été une Thiantacoune «dévouée et engagée» dont le travail est «admiré» par les disciples du guide. Ce qui lui a valu cette reconnaissance du Cheikh à travers cette déclaration : «C’est à l’image de ce que Serigne Saliou m’avait dit en soutenant que nous formions une seule et même personne. C’est la même chose que j’ai faite avec toi.» Pour arriver à décrocher cette marque de distinction, Sokhna Aïda Diallo a travaillé d’arrache-pied. Elle a été une disciple comme les autres, jusqu’à ce qu’elle soit liée au Cheikh par les liens du mariage. C’était le 13 janvier 2003.

Depuis lors, elle ne cesse de gravir les échelons dans l’establishment des Thiantacounes. Après qu’elle a été déclarée «Dieuwrigne universelle» en 2014, Sokhna Aïda devient incontournable. Elle pouvait dès lors représenter le Thiant partout à travers le monde. Ainsi, le 14 février 2016, Cheikh Béthio clame à l’endroit de Sokhna Aïda : «Nous ne faisons qu’un maintenant, ici-bas et dans l’Au-delà.» Les journées se suivent alors et les témoignages élogieux du Cheikh se succèdent. Cheikh Béthio déclare que quiconque rend visite à Aïda Diallo sera rétribué. Il assure même que quiconque la choisit comme compagnon ira loin sur le chemin de Dieu. Le sommet est atteint en 2018. C’est là que le guide des Thiantacounes lui dira : «May yaw yay mane, dara fétéwouko kaw. Sama Magal moy sa Magal (Je suis toi, tu es moi. mon Magal est ton Magal).» Aïda Diallo, la belle dame, devient une Cheikh. Le caractère prestigieux et stratégique de sa position ne va pas l’empêcher de faire des tournées, remobiliser les talibés, animer davantage les daaras. Elle devient Cheikh à la place du Cheikh. Même l’achat des bœufs, lors des grandes cérémonies comme le Magal de Touba, lui incombe. «Il arrivait même, dit-on, qu’elle vende ses bijoux en or pour les frais du Magal et du Gamou. Ainsi, elle ravit la vedette à tout le monde.»
Depuis la disparition de Cheikh Béthio, cette «personnalité singulière» continue de perpétuer l’œuvre de son guide. Elle est bien appréciée à Madinatoul Salam. «Beaucoup de gens, avant de la côtoyer, nourrissaient des préjugés à son endroit, mais il suffit de s’approcher d’elle pour se rendre compte de sa grandeur d’âme. Au fond, elle a un cœur d’or. C’est une personne accessible, accueillante, courtoise, généreuse, agréable, charismatique», soutient un Thiantacoune croisé à Madinatoul Salam figé dans l’effervescence. Il ajoute : «Sokhna Aïda est une femme de cœur qui vole au secours des daaras, prisons et hôpitaux. Elle a contribué largement au rayonnement de sa communauté. Cheikh Béthio tenait à ce que ses disciples maîtrisent les khassaïdes, mais en plus de cela, Sokhna Aïda y a ajouté une autre touche en incitant les femmes aussi à maîtriser les khassaïdes, mais également en perpétuant le «Toggou adiouma» depuis plus de deux ans.»

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