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Un Pm aux Sports pour la seconde fois : Amadou Ba succède à Macky Sall

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Depuis le jour de la Korité, les populations du département de Kanel ne dorment plus que d’un œil. Car un groupe de 18 hommes «lourdement armés», aperçus dans la zone le jour de la Korité, se seraient dispersés entre Ngano, Bow et Soringho, des hameaux situés le long de la rive du fleuve Sénégal, vers la frontière mauritanienne. Depuis samedi, ils n’ont plus été repérés, mais la traque est lancée dans la zone pour les retrouver.

La crainte pèse sur les populations. Samedi, jour de l’Aid El Fitr. Alors que tous les esprits étaient tournés à la fête, des hommes non identifiés, encagoulés et habillés en tenue traditionnelle touarègue, lourdement armés, se sont positionnés à l’entrée des localités de Ngano et Bow, situées dans les communes de Ndéndory et Ouro Sidi, dans le département de Kanel. C’est le versant sud du Dandé mayo baigné par le fleuve Sénégal. D’où sortent-ils ? Depuis quand sont-ils dans la zone ? Ont-ils traversé le fleuve Sénégal ou ont-ils fondu dans le décor profitant de la porosité des frontières ? Dans le Fouta, on ne fait que s’interroger…

En tout cas, la présence de ces hommes armés, considérés comme dangereux, a été découverte quand l’un d’eux est venu demander de l’eau à un gardien de la base du chantier des travaux du périmètre rizicole de Ngano-Bow. Joint par téléphone, Hamadou Sarr, qui était de garde ce jour-là, raconte : «Le samedi, vers 14 heures, j’ai aperçu un homme et il est sorti du bois pour venir vers moi. Je me suis aussitôt levé pour l’intercepter à l’entrée de la base. Avec un pulaar défectueux, il m’a demandé de l’eau, et si les douaniers ne sont pas fréquents sur cet axe. Après lui avoir donné de l’eau, je lui ai répondu que n’importe qui passe sur cet axe. L’homme m’a proposé de le raccompagner pour qu’il m’offre des dattes afin me remercier.» Après cette discussion, Hamadou Sarr accepte l’invitation du quidam.

A quelques de mètres de la base, il découvre la présence d’un groupe de 18 hommes cachés au milieu d’une petite rangée d’arbustes. «Je les ai aperçus tous accroupis, mais quand je suis arrivé, ils se sont tous levés, mais je ne voyais rien d’eux car ils avaient de grands boubous et étaient encagoulés.» Stupéfait par cette découverte, Hamadou Sarr poursuit son récit : «Ce jour-là, le vent soufflait très fort et a soulevé l’habit de l’un d’eux et j’ai pu remarquer que l’homme portait une arme automatique. La peur m’a pris et j’ai demandé au gars de donner les dattes pour que je puisse rejoindre mon poste. J’imagine que les autres portaient aussi les mêmes armes.» A son retour à son poste, le gardien, pris entre peur et stupéfaction, tente de joindre le chef de village de Bow pour l’informer de la présence de ces «hommes douteux» dans la zone. Mais, la batterie de son portable était vide. Pris de panique, il a voulu se déplacer jusqu’au village pour avertir les populations, mais il a pensé aux risques qu’il encourait en abandonnant son poste. Malgré la peur, il lui restait encore un peu de lucidité. Il est monté sur un engin pour observer le mouvement de ces «hommes super armés». «J’ai remarqué depuis la base qu’ils se sont divisés en trois groupes et se sont dispersés : un se dirigeant vers Ngano, un autre vers Soringho et le troisième vers Fondé Boudel.»

Le gardien a pu avertir le chef de village de Bow vers 17 heures, après la relève. Lequel entra en contact avec ses collègues des hameaux situés le long de la zone, désenclavée par l’érection des ponts de Wendou Bosséabé et de Ganguel Soulèye, inaugurés lors de la tournée économique du chef de l’Etat en juin 2021. Ils ont informé les autorités administratives et militaires de la région de Matam. La gendarmerie et les autorités administratives se sont tout de suite rendues sur les lieux pour interroger le gardien et lancer les alertes et les avis de recherche. Joint par téléphone, Kalidou Dia, chef de village de Ngano, explique : «Même si ces individus ne sont pas aperçus dans mon village et les environs, les populations ont été alertées. Je suis en contact permanent avec le chef de village de Bow et les autres pour arrêter ces individus qui hantent notre sommeil.»

Dans le département de Kanel, comme un peu partout au Fouta où les fêtes de Korité et de Tabaski s’allongent sur trois jours, cette année l’Aid El Fitr a été de courte durée dans la zone Nord-est du pays. Les populations du département de Kanel nagent dans une grande inquiétude et les avis de recherche se multiplient dans la zone pour retrouver les traces de ces individus.

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