Accueil People Waly Seck: « JE SUIS LES TRACES DE MON PÈRE… »

Waly Seck: « JE SUIS LES TRACES DE MON PÈRE… »

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Ayant conclu, dimanche, une série de concerts de 72h en terre gambienne, l’artiste sénégalais a accordé un entretien exclusif au groupe Emedia invest. Bilan de ses prestations, rivalité avec Pape Diouf qui était en séjour à Banjul concomitamment, sa carrière, rapports très particuliers avec le petit pays anglophone lové dans le Sénégal, la perte de son père au cours de l’année écoulée, le chouchou du public gambien a passé en revue plusieurs sujets.

Le rendez-vous a été fixé la veille avec son manager gambien. A 19h pile, l’équipe d’Emedia se pointe au luxueux hôtel Coco ocean, particulièrement prisé des visiteurs de passage. Faut-il le rappeler ? C’est l’hôtel où a résidé Macky Sall durant toutes ses dernières visites en Gambie. Nous sommes accueillis dans une suite à l’aile gauche de cet hôtel 5 étoiles qui n’a rien perdu de sa flamboyance-même après avoir été fermé au plus fort de la pandémie du covid-19-. Fanta Sidibeh, le manager de Wally en Gambie, tout de blanc vêtue, nous promet l’arrivée imminente de l’artiste qui réside à l’étage. Nous prenons notre mal en patience.

L’on surfe sur le net, l’écran géant installé dans le salon finit par s’allumer. Les heures s’égrènent. Les visiteurs affluent : entre hommes d’affaires, inconditionnels, proches et anonymes, chacun veut rencontrer l’artiste qui termine ce soir-là sa série de concerts à Banjul. A 23h et quart, la star fait son apparition. Vêtu d’une tenue clinquante et bling-bling, embaumé par la senteur d’un parfum particulièrement chouette à l’odorat, il tombe dans les bras de ses fans dont une femme avec un enfant attire l’attention de tout le monde. Le bambin âgé de quatre ans avait fini par roupiller, blotti entre les jambes de sa parente. Le môme porte le nom de Wally Seck et c’est la première fois qu’il est présenté à son homonyme de star. Sa grand-mère est particulièrement émue. La scène lui paraît irréaliste. Elle finit par craquer. Wally la console et cajole le petit avant de le combler de liasses de billets de dalasis. « Prends ! C’est pour toi. Ceci est le comble de l’admiration », s’écrie-t-il les yeux pleins de lumière. Wally enjoint sa tutrice à se rapprocher de sa femme qui pourrait le prendre en charge.

Le fils de Thione enchaîne les photos et amabilités avec ses fans qui ne sont pas venus les mains vides : enveloppe d’argent, tenues…rien n’est de trop pour faire plaisir au chouchou du public gambien. Il est contact naturel avec eux. L’estime n’est pas feinte et est réciproque.

Enfin, entre deux coups de fils, l’on peut interviewer l’artiste qui doit jouer dans quelques heures à Q-city, un haut lieu de la jet-set et pour la deuxième nuit consécutive. On se met à l’écart de la vaste suite de palace pour un entretien à bâton rompu de quinze minutes.

Vous avez passé 3 jours en Gambie, 24, 25 et 26 décembre. Vos impressions ?

Je suis très content d’être en terre gambienne. C’est vrai que j’ai eu à animer des galas dans le passé mais, ce gala a battu tous les records. Tout le monde est content et je peux dire que c’est l’une des plus grandes réussites. J’ai découvert de nouvelles choses que je ne connaissais pas auparavant.

Vous avez été reçu le président gambien Adama Barrow. Plusieurs artistes le voulaient mais c’est vous qui avez obtenu cet honneur. Pourquoi ?

Ça fait plaisir. Je suis le chanteur du peuple et tout le monde sait que je suis un fils de la Gambie. C’est, entre autres, pour ces raisons que le président gambien m’a reçu. Et je l’en remercie pour ça. C’est quelqu’un de très humble et qui aime son pays.

L’amour des gambiens pour Wally ?

C’est une relation tout à fait naturelle. Et je peux dire que c’est mon père Thione Seck qui en est le pionnier. Je n’ai fait que suivre les traces de mon père.

Certains disent que c’est grâce à votre générosité que les gens vous apprécient ?

Chacun aime Wally à sa façon. Mais vous savez que la Gambie est un pays que j’aime beaucoup. La preuve ? Lorsque je fais du social au Sénégal, je pense aussi à la Gambie. Si je devais avoir une autre nationalité, je ne prendrai celle de la Gambie. Je ne veux pas être de nationalité canadienne, française ou américaine. Parce que la Gambie a beaucoup contribué dans ma carrière musicale.

Ça fait 9 ans que vous jouez en Gambie. Pouvez-vous nous faire le bilan et nous dire éventuellement ce que vous comptez faire pour la 10e édition ?

Ça fait 9 ans que je viens en Gambie et vous l’avez rappelé. Notre ambition est de toujours surprendre nos fans gambiens. A chaque édition, on innove et on voit que le public augmente. L’année prochaine sera la 10e édition. Et nous allons continuer à les surprendre et les faire plaisir. Les gros sons et lumières c’est avec Wally Seck que les gambiens l’ont découvert. Lorsqu’on joue en Gambie, on déploie les gros moyens comme si on devait jouer en Europe. Cela justifie tout l’amour que j’ai pour la Gambie.

Vous n’êtes pas le seul artiste sénégalais présent en terre gambienne. Pape Diouf est là aussi. Quel commentaire faites-vous par rapport à cela ?

Je ne suis pas une personne qui lance la polémique ou qui donne son point de vue sur telle ou telle autre chose. Les gens peuvent mal l’interpréter. Mais ce que je peux dire c’est que Pape Diouf est une personne que je respecte beaucoup. C’est un monument africain à qui je dois beaucoup de respect. Ce qui se passe, c’est qu’on est là pour bosser. Je lui souhaite beaucoup de bonheur. Chacun a son public et nous ne sommes pas des rivaux.

Quelles sont vos relations ?

(Gêné) Jusque-là, on parle Pape Diouf et moi. Sérieusement, on ne s’entend pas au téléphone mais quand on se voit, on se salue. Il m’appelle petit frère.
Quelles sont vos relations avec les autres artistes sénégalais, en général ?
Nous entretenons des relations normales. Nous sommes des professionnels et nous exerçons ce métier d’artiste sans rivalité. C’est ça qui est important. Je ne considère aucun artiste comme mon rival. Parce que chacun sait qui est qui.

Le décès de votre père vous a certainement marqué. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur Thione Seck ?

(Ému) L’année 2021 a été marquée par le décès de mon père au mois de mars dernier. C’était une épreuve difficile. Ça restera toujours gravé dans ma mémoire. A chaque fête ou événement, je repense à ça. C’est difficile de perdre un parent mais nous sommes des musulmans et nous avons la foi. Nous acceptons la volonté divine et prions pour le repos de son âme.

Avez-vous prévu de lui rendre un hommage ?

Je lui rendrai hommage au mois de mars prochain qui coïncide avec le premier anniversaire marquant sa disparition. L’événement sera organisé ici en Gambie.. Il y aura plein de surprises et ça sera le 25, 26 mars 2022.

Youssou Ndour a rendu hommage à Thione Seck…

C’est tout à fait normal et je le remercie. Me concernant, je rends hommage à mon père à chaque fois. Je lui ai rendu hommage de son vivant et je continue à le faire. Je laisse également le temps aux autres de le faire.

Qui gère l’héritage de Thione Seck ?

(Ému) Thione a tout anticipé. D’ailleurs, c’est Kunta Kinte qui gère son legs (Rire…). C’était pour rigoler mais il m’a bien préparé pour gérer ce qu’il a laissé. Il était fier de son fils et il était fier de son groupe. Après son décès, je suis resté presque deux mois sans produire. Vous savez, mon père ne badinait pas avec le travail. Il était très rigoureux et avait un amour pour son travail. C’était un homme digne, un homme pur, jovial et véridique. Je vais vous rappeler une anecdote. Huit jours après les disparitions de ma grande sœur et de mon grand-père, Thione est parti jouer. Il respectait les contrats. Il y a des gens qui disent que je devais rester plus de deux mois avant de remonter sur scène. Pourtant, j’ai des contrats à respecter. Je paye des gens et il y a beaucoup de personnes qui comptent sur moi. J’en suis sûr que si c’était moi qui étais décédé mon père allait remonter sur scène après le 8e jour. Parce que c’est un gars rigoureux qui aimait travailler.

Parlez-nous de votre manager en Gambie, Fanta ?

Fanta c’est mon manger en Gambie. Mais elle me considère comme un frère. Elle ne me considère pas comme un artiste. C’est moi qui ai choisi Fanta pour être mon manager en Gambie. Elle est dévouée et c’est une professionnelle.

La prochaine date ?

Ce sera le 31 décembre au Cices avec le bal des Faramarens. C’est une date qui compte beaucoup pour moi. Parce qu’il me reste beaucoup de choses à prouver aux sénégalais. J’ai beaucoup de projets et en 2022 je communiquerai le calendrier.

Par ailleurs, nous vous proposons ce florilège de photos prises à Q-city, en plein air, devant un public composé essentiellement de femmes.

Entretien réalisé par Amadou BARRY
Photos : Abdoulaye SYLLA (envoyé spécial)

EMEDIA.SN

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